![]() Extraits Tome I En
parcourant le premier tome de cette saga, le lecteur est
amené à s'interroger sur une injustice historique : le sort
réservé aux
Wisigoths dans notre mémoire collective par certains rédacteurs de
l'Histoire
officielle. Chrétiens mais hérétiques, ils remettaient en cause le
dogme de la
Sainte Trinité. Les Wisigoths furent donc avant tout considérés
comme des
hérétiques. Voici pourquoi,
entre autres exemples, tant de
personnes, lorsqu'elles évoquent aujourd'hui notre histoire, passent
directement
de l'Aquitaine gallo-romaine à Clovis sans évoquer les règnes de Wallia, Théodoric,
ou Euric,
ou Alaric. C'est
aussi pourquoi l'on nous a appris que la
Franque Geneviève a sauvé Lutèce de l'attaque d'Attila, ce qui
n'est que partiellement vrai. C'est
surtout pourquoi la plupart d'entre nous ignorent
que c'est le Wisigoth Théodoric I qui laissa sa vie au Campus Mauriacus,
où son
propre fils, Thorismond, fut également blessé et où plia enfin Attila.
"Reflets de Loups" rend à César ... Mots-clés.
Barcelone
- Basque - Bethmale Catalogne
- Charente - Chevaliers - Clotilde - Comminges - Consorani - Couflens -
Couserans - Covadonga - Djebel
el Bortât - Euric
- Fœdus
- Foix - Galli
- Gascogne - Germanicus - Gotland - Goths Sages - Gotholania -
Gourvillette - Heimdallr
- Ibérie
- Islam - La
Grasse - Lampégie - Lampegia - Loups - Lugdunum - Mediolanum
- Mérens - Montanhòls - Moras - Narbonne
- Royaume Juif de Narbonne - Nornes Odin
- Port
d'Aula - Pyrénées - Radh-Wulf
- Radulf - Rodrigue - Royaume Juif de Narbonne. Sabots
- Saint-Girons - Saintes - Saintonge - Salau - Saltus alto - Santons -
Saragosse -
Saraqusta - Seix. Théodoric
- Toulouse - Royaume wisigoth de Toulouse Valh
Valhica (Abbaye de Lagrasse) - Valier - Vascons - Vénérand Wisigoths
- Wulfila - ==================================================== Quelques
Citations... Agrippa P.116. Quatrième
scalde. Dans
l'eau de la Charente se mirent les deux arches Qui
gardent le vieux pont. La procession en marche S'engage
lentement sur la Via d'Agrippa. Pallade
la conduit, les prêtres dans ses pas. Le
Loup-Sage et Silvia, d'autres grandes familles, Suivent
vers le faubourg la crosse qui scintille. ==================================================== Alaric P.
55 : Il s'en est suivi un rapprochement entre la reine
Ragnahilde et Eolindis qui est devenue son amie et confidente. -
Je te trouve bien mélancolique, aujourd'hui, ma reine.
Ton fils Alaric et Euric semblent en parfaite santé, tu n'es pas
souffrante, au
moins ? P.
61 : Euric est mort hier en Arles. Alaric est roi.
Il va partir d'un moment à l'autre pour honorer la dépouille de son
père et
organiser les funérailles. Je dois me tenir prêt à l'escorter ainsi que
Ragnahilde. - Crois-tu que les choses vont s'améliorer avec
Alaric ? -
Certaines choses vont s'améliorer. Mais s'il te plait,
pense que le mariage entre Silvia-la-Santone et Radh-Wulf le barbare du
Nord,
n'a été possible que grâce à la bienveillance d'Euric. Ni les tiens ni
les
miens ne facilitent les unions comme la nôtre. P.
63. Il pense aussi à
Silvia et à leurs enfants, ainsi qu'à tous ceux qui attendent,
confiants,
l'avènement d'un roi-adolescent couronné à l'heure de la plus grande
puissance
de son peuple. Qui mieux que Radh-Wulf peut faire confiance à Alaric
pour
savoir lire les traces qui éclaireront le chemin ! Mais cet
éclairage
sera-t-il suffisant ? P.
65 : Il s'agit de la fille de Théodoric le Grand,
descendant des dieux Ases et roi des Goths de l'Est. C'est assurément
quelqu'un
de tout à fait fréquentable. On chuchote ici et là que des fiançailles
avec
Alaric sont probables. P.
68... Alaric, au contraire, ne voudra pas renier Ce
qu'Arius et nos pères ont jadis enseigné. En
demeurant fidèle au Loup de Cappadoce Le
roi s'aliénera beaucoup de porte-crosses Lesquels
dans l'instant rejoindront le Sicambre Dont
l'orgueilleuse taille de plus en plus se cambre. Les
dés en sont jetés. ==================================================== Aquitaine P.
9. {Contexte
historique et légendaire} Nous
sommes dans la seconde moitié du Vème siècle. Plus
précisément, cette histoire commence en l'an 466. Le peuple wisigoth
est
installé en Aquitaine. Il gouverne entre Loire et Pyrénées. Originaires
de
l'Östergötland et de l'île de Gotland, ils n'ont atteint la côte
atlantique
qu'au terme d'une errance de 4 siècles au cours de laquelle ils ont
traversé
l'Europe depuis la Vistule jusqu'à la Mer Noire, puis du Dniepr
jusqu'au
Guadalquivir. P.
20 . Il laisse Radh-Wulf poursuivre. -
On dit qu'Euric n'affichera pas la même tolérance
religieuse que Théodoric. Ça ne facilitera pas nos rapports avec les
peuples
d'Aquitaine. En tout cas pas avec les Neuf Peuples(8), et
surtout
pas avec les Vascons d'Ibérie. P.
29. Néanmoins,
son flair de vieux loup lui fait pressentir
qu'avec le règne d'Euric commence une partie qui va bouleverser non
seulement
l'existence de l'Aquitaine seconde, mais aussi celle de l'ensemble des
Gaules.
En fait, l'issue de cette partie va modifier le destin du monde. Or
Neith-Wulf
sait parfaitement que Vivien, en un certain sens, est aussi un vieux
loup. P.
37. -
Ne considère pas mes propos comme une menace mais comme
une prémonition. Nous, peuples d'Aquitaine, sommes conscients de votre
rôle
dans le maintien de ce qui reste de la Pax Romana. Nos deux communautés
vivent
selon leurs coutumes et se jugent elles-mêmes selon leurs pratiques
respectives. Les troubles importants sont rares. P.
45. Quatrième
scalde Quand,
ondulant le soir sur le Val de Saintonge, Quelque
nuée bleutée s'estompe comme un songe, Silvia,
gracieusement, descend vers la fontaine Où
Déméter attend la fille d'Aquitaine. ==================================================== Aquitania P.
9. ... ou « fœdus », signé avec Rome en l'an 418. Aux termes de
cet accord, les Wisigoths sont chargés de la défense et de
l'administration de
l'Aquitania, c'est-à-dire du « Pays des Eaux » ... P.
28. Ce
coffre, elle l'a toujours connu, aussi loin que portent
ses souvenirs. Renforcé d'épaisses lames de fer et garni de gros clous
bruns,
elle le croit indestructible. Avec son grand-père et sa grand-mère, il
a
traversé l'Ukraine, le Bosphore et l'Italie. Il a aussi traversé le, «
Pays des
Eaux », cette Aquitania où ils vivent maintenant. Elle est sûre que
s'il le
fallait, il traverserait aussi l'Ibérie et la mer, jusqu'à Carthage. Aragon P.
156. -
Mon père est toujours bien renseigné. Il dit que beaucoup
se sont retranchés dans les montagnes des Asturies et d'Aragon où
al-Samh est
pratiquement impuissant contre eux. Il dit aussi que de nombreux autres
ont
réussi à regagner les Pyrénées. Ils s'y sont infiltrés par des ports
qu'ils
fortifient. Selon lui, ils en seront désormais indélogeables... P.
157. Milo
réalise qu'à la même heure, des Asturies aux hautes
terres de Gotholania en passant par l'Aragon et les crêtes des Pyrénées
centrales des milliers de Goths-Sages sont déjà à l'œuvre. Sales,
épuisés, affamés et en guenilles, ils élèvent,
pierre après pierre, piquet après piquet, des murailles et des
palissades qui,
finalement, ne seront jamais franchies de manières efficaces par les
conquérants... P.
161. -
Il en restera sans doute plus que nous pouvons l'imaginer
aujourd'hui. D'abord, resteront tous ceux qui, comme ici, ont pu se
retrancher
dans les montagnes des Asturies, d'Aragon et de certains secteurs de la
Catalogne. Ceux-là poursuivent la lutte, et la Mémoire des Loups
conservera
d'eux un souvenir sans faille. Resteront aussi tous les chrétiens qui
endurent
le joug mais conservent la foi. Nous les appelons « les
Mozarabes »... P.
189. Il
ne reste bientôt plus qu'une multitude de petites taches
d'or parmi lesquelles on remarque encore quelques rares feuilles
intactes.
Elles dessinent des pays qu'il reconnaît bien : voici les Asturies
et l'Aragon.
Ici, c'est Pays des Goths, la Septimanie, avec Narbona. Là, voici
Toulouse,
« la ville rose ». Il y est presque chez lui. Ailleurs les
taches
d'or s'amenuisent. Elles sont encore nombreuses autour du pays des
Ruthènes et
de Carcassonne. Il reconnaît Redhae et son château, où plane l'ombre de
la
princesse Gisèle. ==================================================== Ariège P.
46. (1) Consorani et Convenae. Peuples anciens qui
occupaient
les diocèses de Couserans (Saint-Lizier) et de Comminges
(Saint-Bertrand de
Comminges), dans les départements actuels de l'Ariège et de la
Haute-Garonne. P.
280. Écoute
les nuages. Ils te diront comment Leur
descendance chemine inéluctablement Vers
la Vieille Maison qui là-haut dans la neige A
mission de garder les montagnes d'Ariège. Le
jour bientôt se lève autour de la Font-Sainte. Tout
près, sous le grand chêne, une sonnaille tinte ==================================================== Arius P.
15. Cette
mission est triple. D'abord, et c'est de loin le plus
important, établir un rapport sérieux sur les réactions des Pictavi et
des
Santons à l'égard de la religion d'Arius. Euric prétend la promouvoir.
Il pense
que l'arianisme doit être le ciment des peuples composant son royaume. Sur
ce point, Neith-Wulf, toujours sage entre deux colères,
nourrit de sérieuses craintes. Il sait que « Pictavi » ou
« Santons », les habitants de cette région sont depuis belle
lurette
d'authentiques et sincères Gallo-Romains. Ils sont, pour la plupart,
convertis
au catholicisme. P.
22. Pendant
leur long périple vers le Sud, une nouvelle
religion est née en Alexandrie. Elle est remontée vers le Nord. Quelque
part
entre Grèce et Ukraine, le Dieu d'Arius a rencontré Odin. Les
Goths font la connaissance de Wulfila, « Le
Louveteau grec de Cappadoce » ! Ce louveteau est le messager
d'Arius. P.
29. En
bonne adepte d'Arius et de Wulfila, Eolindis préfère
s'adresser à Dieu plutôt qu'à ses saints. C'est ce qu'elle a fait hier
soir
dans une longue prière pour lui recommander de veiller sur son époux et
sur
toute la famille. P.
34. Tous
nos cousins Germains sont prêts à abjurer Leur
foi pourtant nouvelle. Les Ases oubliés, Au
culte d'Arius certains se sont ralliés Mais
je les vois bientôt, affaire d'intérêts, Au
service des papes jouer les bannerets, ... ==================================================== Arnulf P.
247. C'est
une vieille histoire. A cette époque, notre peuple
régnait sur tout le pays entre la Loire et les Colonnes d'Hercule. On
dit même
que nos rois descendaient des dieux scandinaves Vanes. C'est à ces
anciens que
vous devez encore vos noms totémiques. Ainsi, pour eux, ton nom,
Radulf,
signifiait « le Loup-Sage », ou « le
Loup-du-Conseil ». Le
nom de ton grand-oncle Arn-Wulf, Arnulf comme on dit maintenant,
signifiait
l'Aigle-Loup, et ainsi de suite. Non seulement ils
indiquaient notre rang dans la société, mais ils nous protégeaient
contre les
forces hostiles qui menacent généralement les hommes. ==================================================== Arn-Wulf P.
65. En
leur compagnie, une nouvelle génération de Loups fait sa
première apparition officielle à la cour toulousaine : les cinq
héritiers
du Loup-Sage et de Silvia. Ce sont Arn-Wulf, douze ans à peine, et
Landberga,
âgée de dix ans. Viennent ensuite Fredericus et Neith-Wulf, deux
véritables
bessons de huit ans que leur mère seule peut reconnaître sans se
tromper.
Enfin, la petite Silvia, qui avait reçu le nom de sa mère quatre ans
plus tôt,
par un beau jour de Mai, sur les bords de Seugne. P.
87. A
Limonum, au pays pictave, Arn-Wulf,
« l'Aigle-Loup », fils aîné du Loup-Sage et de
Silvia-la-Santone,
vient en effet de prendre l'important commandement qu'Alaric a tenu à
lui
confier. P.
90. Ils
tirent derrière eux trois chevaux à la longe. Trois
selles vides auxquelles sont attachées trois épées et trois boucliers.
Le clan
n'a pas démérité. Le
fils aîné du Loup-Sage et de Silvia, Arn-Wulf,
Neith-Wulf, leur benjamin, et leur cousin Adaleus, fils d'Eolindis, ne
reviendront pas. Dans de telles
circonstances le Dieu des chrétiens redevient une valeur d'anciens. P.
90. Apollinaire,
le fils de Sidoine, a survécu. Après la
dernière charge de cavalerie, au cours de laquelle Alaric a été tué,
Radh-Wulf
et lui ont été séparés. Il a réussi à regagner son pays mais la plupart
de ses
compagnons Arvernes reposent maintenant auprès d'Arn-Wulf et de
Neith-Wulf,
sous les tumuli de Voglada(25). P.
158. Outre
sa propre famille, ce sont deux d'entre eux que
Radh-Wulf, le Saragossain, va retrouver au fortin : Fredericus et
Arn-Wulf. Pour ne pas épuiser sa seconde mule, il a ralenti le train,
mais il
arrive néanmoins avant le coucher du soleil. C'est heureux, car il
n'aurait pas
aimé terminer cette ascension de nuit. En
abordant le dernier tournant qui le conduira à l'entrée
du hameau, il pousse un long cri modulé, comme le lui ont enseigné ses
hôtes,
les montagnards d'ici : -
Piiiiiiiiouiiiit... ==================================================== Arianisme P.
19. D'abord,
et c'est de loin le plus important, établir un
rapport sérieux sur les réactions des Pictavi et des Santons à l'égard
de la
religion d'Arius. Euric prétend la promouvoir. Il pense que l'arianisme
doit
être le ciment des peuples composant son royaume. Sur
ce point, Neith-Wulf, toujours sage entre deux colères,
nourrit de sérieuses craintes. Il sait que « Pictavi » ou
« Santons », les habitants de cette région sont depuis belle
lurette
d'authentiques et sincères Gallo-Romains. Ils sont, pour la plupart,
convertis
au catholicisme... P.
125. Les
nouvelles circulent vite en ce printemps 589. Le mois
de Mai n'est pas encore terminé que l'on sait déjà, dans la montagne
des
Consorani, que le roi Reccared a renié la foi arienne de ses ancêtres
pour se
faire catholique. Eolindis
promène sa mélancolie le long de la « Rivière
de la Chance ». Elle comprend parfaitement que la nouvelle est
annonciatrice de troubles. Il est même certain que de nombreux
Goths-Sages de
Septimanie, toujours attachés à l'arianisme, vont se soulever. P.
126. Qu'on
le veuille ou non, dit-elle, les Goths-Sages et leur
arianisme, à quelques exceptions près, ont souvent constitué un élément
modérateur entre chrétienté et judaïté... P.
126. Un
nouveau roi des Goths-Sages venait alors d'être élu. Il
se nommait Euric. Il avait décidé que ses peuples seraient ariens et
seulement
ariens, parce que l'arianisme devait être le ciment de ses États. Depuis,
les femmes du clan, qu'elles se nomment
« Éternellement Douce » ou « Protectrice des
Siens », ou
encore « Protectrice-de-la-Terre », savent bien que ce genre
de
situation ne se dénoue jamais sans souffrance. ==================================================== Ariens P.
32. Je
sais quelle a été votre conduite à toi et à tes Loups.
Sache que tous les habitants de cette région, qu'il s'agisse de
« mes » chrétiens ou de « tes » ariens, louent
votre
courage et vous sont reconnaissants pour ce que vous avez fait. Le
Loup note que Vivien le reçoit debout et le ton informel
du prélat rend l'atmosphère plus sereine que prévu. Contrairement à ce
qu'il
craignait, loin d'envenimer l'incident, l'évêque semble manifester
compréhension et volonté d'apaisement. Cela lui semble de bonne augure
avant
l'approche des épineuses questions de politique et de cohabitation
entre
catholiques et homéens. P.
35/36. -
Franchement, Neith-Wulf, nous ne comprenons pas bien ce
que veut Euric ! Depuis son accession au trône, ses audiences sont
pratiquement réservées aux seuls Ariens. Nous commençons à entendre
parler ici
et là de brimades telles qu'elles nous font craindre de réelles
persécutions.
Notre Église est écartée de toute influence et de toute décision
partout où
cela est possible. Nous
en voyons l'exemple jusque chez les Suèves d'Ibérie.
La paix religieuse, donc civile, ne semble plus être souhaitée par ton
roi. -
Euric attache la plus grande importance à la paix. En
aucun cas, il ne négligerait le moindre de ses éléments, donc à
fortiori, la
paix religieuse. Il considère toutefois notre foi homéenne comme un
élément de
notre propre cohésion. ==================================================== Attila P.
165. Je
les accompagnais aux Champs Catalauniques Où
plia Attila, lors de combats épiques. Je
marchais avec eux au soir de Vouillé Quand
le pouvoir des Nornes venait de vaciller. J'ai
vu, de Brunehilde, le corps supplicié Et
le sang d'Alaric rougir son coursier. Mais
Ullr, dieu des flammes, m'a créé éternel Pour
que toujours ses fils trouvent un bras fraternel, ==================================================== Barcelone P.
103. Aussi
vite, aussi haut, que me portent mes ailes Je
vole des Pyrénées et leurs neiges éternelles Vers
l'Est et Barcelone où des fidèles m'attendent. Mais
en cent autres lieux, d'autres cours me demandent. Moi,
l'espoir des Goths Sages, l'Aigle mythique des Loups, Je
leur rends leur ardeur qui fait tant de jaloux... P.
103/104 Il
m'a fait partager la magie de son ouïe, Si
fine que j'entends, sous la terre sombre enfouie, Croître
l'herbe qui pousse vers la lumière du jour. Ainsi,
tout en veillant sur le nouveau séjour De
Theudis et sa cour passée à Barcelone, Je
puis calmer les craintes qui montent de Narbonne Et
soutenir toujours nos fils d'Aquitaine Que
l'Église et les Francs ont
mis en quarantaine... P.
135. Dans
l'atmosphère paisible des veillées automnales sur le
val de Saintonge, il n'est question que de l'avenir des Goths-Sages.
Ceux de la
région, bien sûr, mais aussi ceux qui se sont installés au pays des
Ruthènes ; ceux qui ont fondé une communauté prospère à Gouts,
chez les
Neufs-Peuples ; ceux qui ont suivi la cour, à Tolède. Ceux de
Barcelone et
de la Gotholania, ceux des Asturies et tous les autres. ==================================================== Basque P.
169. Eudes,
duc d'Aquitaine, donne asile à nos réfugiés
d'Ibérie. Il ne nous est dons pas hostile. Il y a quatre ans, il a
aplati le
corps expéditionnaire arabe d'Al-Samh sous les murs de Toulouse. Des
troupes
auxiliaires basques sont venues à la rescousse et Al-Samh a laissé sa
vie dans
l'affaire. P.
213. (34) Otxo, c'est le loup basque... ==================================================== Bethmale P.
227. L'influence des Maures servira aussi de support
à certaines
légendes. C'est vraisemblablement à cette époque que naquit celle des
sabots de
la vallée de Bethmale. P.
227. Premier
scalde. Que
nul n'oublie plus l'origine des légendes. Fées
blondes et Hadets souhaitent qu'on les entende Comme
brunes Sarrasines et Moras andorranes Très
loin de nos montagnes, aux pays des Sultanes, Et
dans nos chères vallées jusqu'à la fin des temps. ==================================================== Catalogne P.
180. La
protection carolingienne, qui favorisera l'intégration
des « Hispanis » en Catalogne et au Nord de Pyrénées et
désignera des
comtes goths, n'interviendra qu'au IXème s. En attendant, la Malegoude
c'est
« la méchante Gothe ». Elle souffre. L'écho du cor que le
futur
renvoie au Reflet n'est pas celui de l'olifant de Roland. Il s'agit de
celui,
encore plus lointain, du vicomte de Béarn Gaston IV « Le
croisé »,. P.
193. Tout
avait commencé il y a environ deux ans avec la
nouvelle du mariage de la belle Lampégie, fille du duc Eudes, avec le
gouverneur berbère de Catalogne et Cerdagne, Othman ben Abu Neza. Fredericus
y avait immédiatement vu la promesse de jours
meilleurs pour tout le monde. Cette union ne pouvait, selon lui, que
ramener la
paix entre la Novempopulanie et l'Aquitaine d'une part, et la Catalogne
d'autre
part. Avantage immédiat pour les Loups du Couserans, les risques de
razzias et
des destructions s'éloignaient d'autant. P.
215. Quant à la famille de Moncade, sa présence et
son histoire
ne sont contestées par personne, ni en Catalogne ni en Béarn. Un jour
viendra
où elle se rejoindra également la saga des Loups de la Tête-Verte.
D'autres
familles nobles espagnoles, enfin, continuent à se prévaloir de
l'ascendance
des « neuf Barons » qui furent les premiers du Nord à
participer
activement à la « Reconquista ». P.
245. Ce récit se poursuit maintenant en l'an 759. La
ville de
Narbonne, jusque-là sous domination sarrasine, vient d'être prise par
les
Francs de Pépin-le-Bref. A l'Est de la chaîne des Pyrénées, dans la
Catalogne-Nord,
d'autres « hommes de frontière » se sont déjà pratiquement
libérés
seuls mais des raids ponctuels, tant des Sarrasins vers le Nord, que
des Francs
vers Sud, continuent à dévaster leur pays. Néanmoins, on estime que la prise de Narbonne
par Pépin
marque la fin de toute occupation sarrasine permanente au Nord des
Pyrénées. ==================================================== Charente P.
16. Aux
temps de sa jeunesse, lorsque Neith-Wulf fréquentait
cet endroit, il faisait parfois un agréable détour vers les sources qui
alimentent l'aqueduc de Mediolanum. Les dieux avaient d'ores et déjà
décidé que
le futur les nommerait « Vénérand », mais le
Loup-de-la-Colère ne
peut pas encore le savoir. En ses vertes années, appréciait-il à leur
juste
valeur la douceur du ciel de Saintonge, ou le reflet de l'arc de
Germanicus se
mêlant à celui d'une gabarre, dans l'eau de la Charente ?... P.
29. Quelques
temps se sont écoulés. Le long de la Charente,
Neith-Wulf se remet de ses blessures. Il a hâte de se remettre en route
vers le
Sud. Sur son ordre, le convoi est déjà reparti avec une escorte réduite
car il
a gardé près de lui les blessés du bois de la Chagnée. P.
.35. Il
faut savoir que les Goths Sages sont installés sur les
bords de la Charente depuis près d'un demi-siècle. Ce terroir et ses
habitants
n'ont plus guère de secrets pour eux. L'évêque gallo-romain et l'envoyé
d'Euric
pourraient avec bonheur apporter nombre de réponses communes aux
questions qui
se posent entre l'Arc de Germanicus et le pays des Consorani. P.
46. (2) Mediolanum Santonum, l'actuelle ville de
Saintes
(Charente Maritime). ==================================================== Chevaliers P.
129. -
Landberga dit aussi que de la confrontation entre Francs
et Goths-Sages, de la concurrence entre ariens et catholiques, vont
naître peu
à peu de nouvelles règles de sociétés. Certains de nos cavaliers et des
leurs
deviendront progressivement des chevaliers. Chez ceux-là, la violence
masculine
à l'état pur finira par faire un peu de place au respect de la féminité
en
général et des épouses en particulier. P.
137. -
L'exemple de tes Anciens inspirera tes actes. C'est aussi en ton nom qu'ils ont
souscrit
au pacte Par lequel ils renaissent. Chaque
résurrection Les libère un peu plus de leurs
imperfections, Génère avec leurs pairs plus de
fraternité, Éclaire leurs actions de plus de
charité, Et prépare le temps où de rudes
cavaliers D'une nuit en prières renaîtront
chevaliers. P.
144. Le
dieu aux neuf mères, face à l'arbre centenaire, Retrouve
la Protectrice près de l'eau légendaire Puis
bientôt disparaît. Viennent des chevaliers. Ils
portent tous la croix, celle des Hospitaliers. Cet
arbre est éternel. Les fidèles s'y succèdent . ==================================================== Clotilde P.
58. Les
païens assurent qu'Heimdallr, le dieu aux Neuf Mères, a
prévu pour lui un destin prodigieux aux côtés d'une reine
exceptionnelle. Elle
se nommera Clotilde, «la Fille Illustre ». On dit encore que
leur descendance
vivra plus de mille ans. P.
68. Ta
famille est ancienne. Tu as de l'influence A
la cour toulousaine, où le roi donne audience. Je
t'en conjure, chère sœur ! Essayes de l'exhorter A
rejoindre nos rangs et enfin accepter Que
le Père et le Fils soient bien consubstantiels De
toute éternité sur terre et dans le ciel. -
Je t'aiderai, Clotilde ! Déjà beaucoup des nôtres Ont
adopté le Christ et honorent ses apôtres. Mais
Pensée et Mémoire, les oiseaux de Wotan, Ont
visité mes rêves comme le Reflet d'antan. Je
connais l'avenir et ce sera la guerre Malgré
tous nos efforts et communes prières. P.
74. Lui,
Clovis, roi des Francs et grand sectateur d'Odin,
envisage de se faire catholique ! La
chose mérite réflexion. Les Nornes, qui savent tout,
savent déjà qu'il ne sera pas le seul roi malin de l'Histoire à se dire
que
Lutecia vaut bien une messe ; mais dans le cas présent, il y a
risque de
violents remous dans les rangs de ses porteurs de francisques. D'autant
que
pour l'heure, il subit l'assaut de sa sœur Lantechilde, convertie à
l'arianisme
comme les Goths Sages. Elle ne désespère pas de le convaincre et
s'oppose
évidemment, en cela, à sa belle-sœur Clotilde. ==================================================== Comminges P.
147. (28) Lugdunum Convenarum, maintenant
Saint-Bertrand de
Comminges (Dpt. de la Haute-Garonne ; arrondissement de
Saint-Gaudens). La
ville a été totalement détruite en 585 par l'armée du roi Gontran de
Bourgogne
en raison de son soutien à Gondovald qui est lui-même assassiné. ==================================================== Consorani P.
12. D'autres,
pour des raisons où la superstition avait rejoint
l'intérêt du service, avaient été détachés de la garde des ports
pyrénéens, au
pays des Consorani et des Convenae(1). La suite venait de
démontrer
qu'il n'y avait rien à redire sur ce point. Ses compagnons venaient
d'accomplir
un exploit. P.
24. en dépit de la vie dangereuse menée par Neith-Wulf dans le sillage du
turbulent
Théodoric. Ce
roi était le deuxième du nom dans l'illustre dynastie
des Balthes. Le Loup-de-la-Colère revenait alors d'une campagne contre
les
Suèves d'Ibérie, toujours plus ou moins révoltés. Victorieux, la part
de butin
accordée par Théodoric lui avait permis de s'installer au pays des
Consorani,
au cœur des Pyrénées. Cette région avait
été accordée à leur peuple par Rome, en même temps que Toulouse et la
Saintonge. P.
24/25. Au
contraire, certains anciens prétendent que la paternité
en reviendrait aux Étrusques du Sud : l'eau qui coule du roc. Des vétérans de la
VIIème ou de la Xème legio Gemina
l'auraient véhiculée
jusque sous les murs de Consoranis. Ce qui reste évidemment étrange,
c'est que
deux origines si éloignées l'une de l'autre se rejoignent en un sens
identique! P.
46. (1) Consorani et Convenae. Peuples anciens qui
occupaient
les diocèses de Couserans (Saint-Lizier) et de Comminges
(Saint-Bertrand de
Comminges), dans les départements actuels de l'Ariège et de la
Haute-Garonne. P.
50. Depuis
la mort de l'évêque Vivien, tout le monde nous
regarde de travers. La décision d'imposer l'arianisme comme religion
officielle
est impopulaire jusque dans nos rangs où l'on trouve aussi des
catholiques.
Landberga a eu une vision, et tu sais l'importance que nous y
attachons. De
Burdigala(16) à Consoranis, plusieurs évêques catholiques
baignaient
dans leur sang sur le parvis de leur cathédrale. -
Euric est désormais assez puissant pour fixer le destin
de son peuple. Qu'il gouverne avec sagesse et tolérance et la Pax
Gothica remplacera la paix et la
prospérité Romaine. Qu'il ne
fasse sentir que le poids du joug et des nuages de cendre monteront
vers le
ciel d'Aquitaine. Ils finiront par cacher le soleil. Pourquoi Euric
s'obstine-t-il à proscrire notre Sol Invictus ? ==================================================== Couflens P.
143. Si vos pas vous conduisent vers la cascade du
Leziou,
au-dessus de Couflens, vous ne pourrez pas le manquer. On le nomme
maintenant
l'arbre de la Princesse. Il a toujours tant de choses à dire aux
Montanhols,
ainsi qu'à tous ceux qui savent écouter. P.
284. -
Pense aussi à prévenir Wens-Wulf qu'il n'achète pas trop
de soieries à Mildëis. Par ici le bon drap fera l'affaire. Avec les
soieries,
il risque d'avoir du stock sur les bras. De
Couflens, en levant la tête, elle peut apercevoir la
tour carrée en bois surplombant le Casteras. -
Mon Dieu ! se dit-elle. Je crois que je vais bien
dormir cette nuit. ==================================================== Couserans P.
8. Carte
du Couserans des
Loups : Notes (1) Consorani et Convenae. Peuples anciens qui
occupaient
les diocèses de Couserans (Saint-Lizier) et de Comminges
(Saint-Bertrand de
Comminges), dans les départements actuels de l'Ariège et de la
Haute-Garonne. P.
64. Pour
l'avènement d'Alaric, bien qu'il ne soit ni son
feudataire, ni même Wisigoth, Claudius Fuscus Prisco a fait le voyage
depuis le
Couserans. Pour rien au monde, il n'aurait manqué les cérémonies
organisées en
l'honneur du nouveau Rik des Goths. Elles rassemblent à Toulouse tout
ce que le
royaume compte de prélats, ducs, comtes et officiers de haut rang. P.
93. Une
voix familière vient à son aide. Landberga reconnaît
Lucius, fils aîné de Claudius Fuscus Prisco, l'ami de toujours. -
Nous te remercions pour ces nouvelles réconfortantes.
Nous sommes ici pour t'écouter, Landberga. Pourquoi ton père nous
a-t-il
demandé de venir ? -
Il a voulu que je vous fasse part, à tous, de notre
décision de rester en Couserans malgré le désastre de Vouillé !
D'autre
part, nous savons que bon nombre des nôtres ont également décidé de
rester sur
leurs terres, tant en Septimanie que chez les Neufs Peuples, et pour
tout dire,
dans toute l'Aquitaine. -
La décision est un peu audacieuse. Après notre défaite,
les Francs et les alliés qu'ils comptent chez les Armoricains et les
Burgondes
vont prendre confiance et finir par nous tailler en pièces. -
La cour et les Loups ont réfléchi à cette possibilité.
Ils n'y croient pas. L'alliance des Armoricains et des Burgondes avec
les
Francs n'est pas une alliance solide et les Francs seuls ne sont pas
assez
nombreux pour occuper solidement et durablement l'Aquitaine. ==================================================== Covadonga P. 146. En
son cœur s'apaise la Fureur Sacrée, L'Óðr
du dieu Wotan pour ses troupes massacrées, Une
armée qui était composée de chrétiens Mais
que le dieu soutient car tous étaient les siens. Au
Loup-de-la-Colère, aux frères de Pélage Wotan
décide alors de montrer une image Et
les résistants voient depuis Covadonga, Leurs
descendants debout, délivrer Malaga. P.
175. -
Arefastus vivait bien et en paix sur des terres de la
région de Saragosse. Après l'invasion des Maures, il a choisi de
continuer le
combat avec nos frères des Asturies. Il a quitté sa famille et rejoint
Pélage,
à Cangas de Onis. Celui-ci n'était même pas encore roi. Il a participé
à toutes
les batailles. Il était à Covadonga. C'est quelqu'un de bien. Il y a
deux ans
environ, comme il n'avait plus aucune nouvelle des siens, il a pris le
risque
de retourner chez lui. Considéré comme renégat, ses biens avaient été
confisqués. A l'exception de son jeune neveu, tous ses proches avaient
été
emmenés en esclavage. ==================================================== Djebel
el Bortât P.
169. -
Ne sois pas si pessimiste. Je ne suis pas mentalement
désarmé à ce point. Et de plus, en dernier ressort, nous avons nos
montagnes.
Le fait est que les Sarrasins, pas plus que les Francs, ne viennent
nous y
taquiner. -
Sur ce point, tu as raison. Mais sais-tu seulement
comment les Maures appellent nos montagnes ? -
Non. -
Ils les nomment « Djebel el Bortât » ! Cà
veut dire quelque chose comme « la montagne des
passages » !... ==================================================== Euric P.
10. Lorsque commence ce récit, l'évêque Bibianus,
futur
Saint-Vivien, occupe le siège épiscopal de Saintes. Nous dirions
maintenant
qu'il a été le « meilleur ennemi » du roi wisigoth Théodoric
récemment décédé. Un respect réciproque semble avoir animé les deux
hommes.
Avec Euric, successeur de Théodoric, les choses seront moins faciles. P.
15. Le
fanal d'Ebéon était presque en vue lorsqu'ils sont
sortis comme des démons du bois de la Chagnée. Nous sommes au début du
règne
d'Euric et les bois sont étendus et touffus. Ils se prêtent
parfaitement à ce
genre d'embuscade. Neith-Wulf a conscience qu'ils ont été efficacement
renseignés. P.
16. Autoritaire
mais avisé, Euric veut aussi que les places
fortifiées de ce secteur soient inspectées et que les garnisons soient
passées
en revue ; moral compris ! Enfin,
chaque chose ayant son prix, Neith-Wulf doit
collecter les vivres disponibles sur place et percevoir les taxes
impayées. Il
doit aussi convoyer un chargement d'argent en provenance des mines de
Medolo
Vico(4). ./. A
l'aube d'un règne qui s'annonce aussi considérable que
celui d'Euric, on conçoit l'importance de cette triple mission et
l'intérêt que
peuvent avoir ses adversaires à en contrarier le bon déroulement. P.
20. D'autre
part, il connaît bien Euric. Il ne faudra pas jeter
beaucoup d'huile sur le feu pour que le roi fasse observer à Vivien que
dans
cette affaire, ses hérétiques barbares, à lui, roi Euric, avaient
débarrassé
l'évêché de Saintonge d'une bonne centaine de pilleurs d'églises,
massacreurs
de chrétiens et autres égorgeurs de grands chemins ! Il
laisse Radh-Wulf poursuivre. ==================================================== Fœdus
P.
9. Leur
présence (La
présence des Wisigoths) résulte d'un traité officiel, ou « fœdus »,
signé
avec Rome en l'an 418. P.
43. -
Merci Claudius. Malheureusement, j'ai une seconde nouvelle
et je crains qu'elle ne soit pas aussi agréable que la première. Euric
a choisi
de dénoncer le fœdus qui nous lie à Rome. P.
113. Etc. Foix P.
72/73. A
la suite d'un concours de circonstances que les hommes
nomment « hasard » faute de pouvoir en donner une définition
plus
rationnelle, il se trouve que la cohabitation des Loups avait été plus
facile
avec les Fuxenses. Landberga,
devenue cinq fois « grand-mère
Landberga » et dont les prémonitions sont toujours respectées, a
vu dans
un de ses rêves que ceux-ci seraient un jour à l'origine d'une ville
nommée
Foix dont le sang comtal survivrait dans toutes les grandes cours
d'Occident. P.
282. Sur
Foix et le Béarn règne le comte Gaston, Pour
les Consorani le deuxième du nom. Il
entre dans la tour où un fils vient de naître. -
Ce petit est un Loup ! Tu dois le reconnaître ! Lui
dicte une conscience qui lui vient de très loin, Et
déjà se réjouit le comte libertin De
la fête qui bientôt sur le Raoufasté Fera
danser les Loups et chanter la cité. ==================================================== Galli P.
39. Avant
le départ il aurait bien aimé que Neith-Wulf les
réunisse avec Milo et quelques-uns de leurs amis gallo-romains de
Mediolanum,
au demeurant plus « Galli » que « Romani » et au
moins
aussi blonds et blondes que les Loups. P.
177. Sans
le savoir, la brune Lucetia, est restée fidèle à
l'héritage d'un centurion de Rome dont elle est la descendante et dont
on ne
parle plus que comme une légende. Par sa mère, elle est également
l'héritière
des « Galli » de Vasconia. Elle est donc avant tout Gasconne.
Épouse
d'un Loup, elle se sent pleinement concernée par le constat que son
époux vient
de dresser. Elle
appartient à la race de ces femmes de caractère qui,
pendant treize siècles, entre Austria-la-Romaine et le Portus Alto,
ainsi que
dans toutes les hautes vallées couseranaises, vont savoir tenir leur
rang tout
en faisant face à des contraintes presque insupportables. P.
190. Elle
est encore entourée des sujets de son père, non
seulement Goths-sages mais aussi descendants de Galli et de
Romains ! Tous
unis ! . P.
289. (42) Dans ce récit le mot « Galli »
recouvre
l'antique concept Galli/Galates=Celtes situés géographiquement par les
Romains
sur les territoires de la « Gallia ». ==================================================== Gascogne P.
4/5. Second
scalde. Au
pays de Gascogne, sur les bords de l'Adour Où
se déploient les fastes d'une seconde cour, Le
long de la Garonne jusqu'à Burdigala, A
Toulouse surtout, c'est un soir de gala. Du
détestable mal qui menaçait la reine, Tout
prêt à offenser la beauté si sereine, Qui
de tous et du roi avait touché le cœur, Antonin,
par sa foi, a pu sortir vainqueur. Les
hommes des Neuf Peuples respectent les miracles Qui
opposent à nos maux de si puissants obstacles. P.
47. (8) Les Neuf Peuples : habitants de la
Novempopulanie,
qui deviendra la Gascogne. P.
213. (33) Vasconha, forme
ancienne de Gasconha. C'est la Gascogne des anciens Gascons. P.
256. Un dernier mot, jeune loup !
Lorsque
ton cœur cogne, ...C'est
pour te dire qu'en vie, on sert mieux la Gascogne ! ... ==================================================== Germanicus P.
16. Aux
temps de sa jeunesse, lorsque Neith-Wulf fréquentait
cet endroit, il faisait parfois un agréable détour vers les sources qui
alimentent l'aqueduc de Mediolanum. Les dieux avaient d'ores et déjà
décidé que
le futur les nommerait « Vénérand », mais le
Loup-de-la-Colère ne
peut pas encore le savoir. En ses vertes années, appréciait-il à leur
juste
valeur la douceur du ciel de Saintonge, ou le reflet de l'arc de
Germanicus se
mêlant à celui d'une gabarre, dans l'eau de la Charente ?... ==================================================== Gotland P.
9. Plus précisément, cette histoire commence en
l'an 466. Le
peuple wisigoth est installé en Aquitaine. Il gouverne entre Loire et
Pyrénées.
Originaires de l'Östergötland et de l'île de Gotland, ils n'ont atteint
la côte
atlantique qu'au terme d'une errance de 4 siècles au cours de laquelle
ils ont
traversé l'Europe depuis la Vistule jusqu'à la Mer Noire, puis du
Dniepr
jusqu'au Guadalquivir. P.
13. Certaines
vieilles femmes affirment qu'il en est ainsi
depuis le grand départ de son peuple, lorsqu'il avait quitté les
rivages de la
Scandinavie. En ce qui le concerne, ainsi que son clan, il s'agit des
rivages
de Gotland, son île. P.
17/18 Je
les ai d'abord vus franchir la mer des Baltes, Puis
je les ai suivis, en trois ou quatre haltes, Le
long de la Vistule où ils ont séjourné. Ce
n'était pas un peuple de rapine assoiffé, Le
futur le dira, les surnommant Goths Sages. Avec
Burgondes et Estes, au cours de leur passage, Ils
vécurent en paix et surent cohabiter. Aussi
bien des Vandales se firent-ils respecter. Mais
le sol de Gotland ne pouvant les nourrir Ils
avaient dû partir ou alors y mourir. Rois
Balthes et Amales épousèrent les arcanes Des
dieux Vanes et Ases, et toutes leurs chicanes. Ils
formaient toutefois une seule nation Dont
chacun des enfants défendaient les bastions. Puis
vinrent des temps maudits où tel un vrai succube La
division surgit, entre Don et Danube ! P.
22. En
s'éloignant du Grand Frêne qui là-bas, sur Gotland,
soutient toujours l'univers de leur peuple, l'âme des Goths Sages a
côtoyé
d'autres dieux, d'autres hommes, et donc d'autres idées. P.
44. Premier
scalde. Honorable
assistance, à la cour attablée, La
compagnie des scaldes est ce soir comblée. Par
ses largesses Euric, le roi, notre mécène, A
permis que pour vous nous entrions en scène. Nous
lui dédions nos chants, nos vers et l'éloquence Qu'Odin,
depuis Gotland, sans cesse nous dispense. P.
59. Frédéric,
Landberga, se tiennent par la main. Deux
mille lieues d'aventures jalonnent le chemin Qui,
unissant Gotland aux terres d'Aquitaine, Auréole
une enfant de blondeurs lointaines. P.
88/89. Landberga,
la Protectrice-de-la-Terre, l'aînée des filles
de Silvia, se rapproche de sa mère. Chacun
sait que la jeune femme a hérité des dons quasi
chamaniques de la grand-mère dont elle porte le nom. Des
siècles et des milles la séparent de Gotland, mais ce
sont encore les voix de Thor et d'Odin, de Frigga et d'Heimdallr, qui
s'imposent à la jeune chrétienne. P.
106/107. Le
Mérovingien Sigh-Bert, « La Brillante
Victoire », roi des Francs d'Austrasie, épouse Brun-Hild, fille
d'Athanagilde, roi des Goths Sages d'Espagne régnant à Tolède. Ce
mariage avait ouvert toutes grandes les portes d'une
légende immortelle. Il
avait aussi entr'ouvert celle, plus petite, de
l'histoire secrète du Pays des Eaux. La
légende est celle de Siegfried et de la Walkyrie, dans
laquelle Sigh-Bert et Brunehilde peuvent prétendre aux rôles de héros.
Elle ne
cessera plus d'être chantée. L'histoire
secrète est celle de l'influence pérenne d'un
pacte informel entre les enfants d'Aquitaine, les admirateurs de
Cicéron et
d'Ausone, les descendants des émigrés de Gotland, et les
« Merwinges », rejetons de Mérovée,
« Celui-qui-trouve-son-chemin-sur-la-Mer ». ==================================================== Goths
Sages P.
10. {Contexte historique et légendaire} Alors, très exactement quinze siècles après 507
et Vouillé,
rendons la parole aux Loups ! Laissons-les évoquer l'Histoire, la
mythologie, les contes et les légendes qui ont accompagné le
cheminement des
Goths-Sages pendant près de 1000 ans. P. 58. Pour les Goths-Sages, le choix d'un conjoint ou
d'une
conjointe parmi des étrangers fut rare et en principe réservé à des
alliances
politiques. Le Reflet et
les divinités de l'Asgarðr n'en continueront pas moins à veiller sur
les Loups. Elles persuaderont
Fredericus que, non seulement cette postérité gothico-Santone leur est
agréable
mais qu'elle est aussi le fruit de leur volonté. Tous participent
directement
ou indirectement. Fjörgyn, la Terre-Mère, épouse d'Odin, déesse de la
fertilité
et mère de Thórr ; Frigga, seconde épouse d'Odin, qui règne sur le
mariage, la nouvelle vie - Son hypostase est Sainte Catherine ;
Vivien,
l'évêque par qui tout fut rendu possible ; Ullr, Maître des
Flammes, père
du reflet. Les Goths-Sages aussi, du Poitou jusqu'à Cesaraugusta
(Saragosse) en
passant par Gothorum Villa (actuelle Gourvillette, canton de Matha). P. 68. Et
lorsqu'après des siècles on aura oublié Qu'ils
restèrent fidèles au serment qui les liait, Du
pays des Ruthènes aux bords de la Garonne Des
bruyères de Saintonge aux portes de Narbonne Des
hommes de notre sang perpétueront toujours La
mémoire des Goths-Sages dont ce fut le séjour. P.
72. En
s'agrandissant, la famille a aussi installé ses cadets
avec d'autres Goths-Sages et des Fuxéens, là-haut, dans la montagne,
vers la
Tête Verte. ==================================================== Gotholania P.
128. -
Écoute-moi, Eolindis. Landberga dit aussi que, le temps
passant, un grand empereur va naître en Austrasie et qu'il prendra la
tête d'un
vaste empire. Sous son règne, la cohabitation entre Francs et
Goths-Sages sera
meilleure et surtout plus juste. Ensemble ils combattront le péril venu
du
désert. Beaucoup de comtes seront alors choisis aussi bien dans nos
rangs que
parmi les Aquitains ou les Francs. Puis une grande province apparaîtra.
Elle
portera notre nom : Gotholania « le Pays des Goths » et
sa
capitale sera Barcelona. P.
176. Il
y a aussi tout ce que Fredericus voit sans le dire. Par
exemple, Akhila et ses frères. Ils commandent maintenant les
Goths-Sages de
Gotholania, de Septimania et quelques autres lieux dans le Sud.
Normal !
Ils se sont donné la peine d'aller jusqu'en en Syrie pour y négocier le
prix de
leur trahison avec le calife al-Walid. P.
187. Arn-Wulf,
Fredericus et Radh-Wulf ont quitté la salle
d'audience en silence. Ce Lizier les met mal à l'aise. Ils savent que
sur le
versant Sud de la montagne, en Gotholania, il est tenu en estime par le
plus
grand nombre. De
ce côté-ci des Pyrénées, sa réputation est également
flatteuse. Les trois hommes savent cependant que quelque part, une
rumeur est
née. Elle fait de l'évêque un rempart contre les méchants Goths
hérétiques. ==================================================== Gourvillette P.
58. Frigga, seconde épouse d'Odin, qui règne sur le mariage,
la nouvelle vie - Son hypostase est Sainte Catherine ; Vivien,
l'évêque
par qui tout fut rendu possible ; Ullr, Maître des Flammes, père
du
reflet. Les Goths-Sages aussi, du Poitou jusqu'à Cesaraugusta
(Saragosse) en
passant par Gothorum Villa (actuelle Gourvillette, canton de Matha). ==================================================== Heimdallr
- P.
13/14. Il tire son rayonnement de son
père, Ullr, dieu des flammes. Il doit aussi son influence sur les
Goths-Sages à
la puissance de l'ensemble du panthéon germano-scandinave, et notamment
à la
protection d'Heimdallr, gardien de l'Asgarðr, la résidence des dieux.
C'est d'ailleurs
ce dernier qui, à la fin des temps, le convoquera au son de son lur
pour le
combat suprême. Au Vème siècle, non seulement cette mythologie n'a pas
disparu
du mental des Loups, qu'ils soient ou non chrétiens, mais elle véhicule
de
surcroît des séquelles chamaniques venues du lointain Nord-est. Sous
l'influence de la magie d'Odin, le Reflet se manifeste sous des formes
ou des
identités différentes suivant les sujets qu'il visite. P.
14. Lorsqu'Heimdallr
viendra, le dieu aux neuf mères, Le
Père de tous les Goths, pour l'ultime prière, Lui
confiant mon destin qu'une Norne scella Je
rejoindrai les miens au sein du Walhalla. Depuis
le grand départ, je vis en chacun d'eux. J'essaye
de tempérer leurs élans trop fougueux. Redoutant
les effets de trop de hardiesse Je
les incite souvent à plus grande sagesse. Je
souffre quand ils souffrent, je pleure quand ils meurent, Et
je veille de loin sur leur dernière demeure. P.
27. On
me nomme Frigga, la gardienne du Ciel. De
mon époux Odin, le dieu providentiel, Je
suis la messagère. Je te confie trois runes Dont
chacune est chargée de nos magies communes. Garde
bien la première. C'est notre Connaissance ! Un
cadeau que nos dieux nous offrent à la naissance. Pas
l'un de ces besoins auxquels l'étude pourvoit Mais
bien la voix du Temps que notre esprit perçoit. Que
la jeunesse en toi n'étouffe pas la voix ! De
la seconde rune, Heimdallr a fait le choix. Pour
tous ceux que tu aimes et souhaites préserver, D'un
meilleur protecteur tu n'aurais pu rêver. Je
t'offre la troisième. Prends-en soin, c'est la mienne. Elle
est de tous les temps et quasiment chrétienne, Car
je suis le mariage et la nouvelle vie. Je
suis celle qui des vôtres assure la survie. ......................... Dans
les yeux d'une enfant des larmes avaient perlé. Une
femme s'éveilla quand Frigga eut parlé. P.
58. -
On dit que les Francs viennent de se donner un nouveau
roi. Il se nomme Hlod-Wig, ce qui signifie
« Illustre-au-Combat ». On
dit aussi qu'il est confronté aux mêmes doutes qu'Euric et Neith-Wulf,
et qu'il
se pose, finalement, les mêmes questions. Les païens assurent
qu'Heimdallr, le
dieu aux Neuf Mères, a prévu pour lui un destin prodigieux aux côtés
d'une
reine exceptionnelle. Elle se nommera Clotilde, «la Fille
Illustre ». On dit encore que leur descendance vivra plus de mille
ans. ==================================================== Ibérie P.
24. Ce
roi (Théodoric) était le deuxième du nom dans l'illustre
dynastie des Balthes. Le Loup-de-la-Colère revenait alors d'une
campagne contre
les Suèves d'Ibérie, toujours plus ou moins révoltés. Victorieux, la
part de
butin accordée par Théodoric lui avait permis de s'installer au pays
des
Consorani, au cour des Pyrénées. P.
28. Ce
coffre, elle l'a toujours connu, aussi loin que portent
ses souvenirs. Renforcé d'épaisses lames de fer et garni de gros clous
bruns,
elle le croit indestructible. Avec son grand-père et sa grand-mère, il
a
traversé l'Ukraine, le Bosphore et l'Italie. Il a aussi traversé le,
« Pays des Eaux », cette Aquitania où ils vivent maintenant.
Elle est
sûre que s'il le fallait, il traverserait aussi l'Ibérie et la mer,
jusqu'à
Carthage. P.
35/36. Depuis
son accession au trône, ses audiences sont
pratiquement réservées aux seuls Ariens. Nous commençons à entendre
parler ici
et là de brimades telles qu'elles nous font craindre de réelles
persécutions.
Notre Église est écartée de toute influence et de toute décision
partout où
cela est possible. Nous
en voyons l'exemple jusque chez les Suèves d'Ibérie.
La paix religieuse, donc civile, ne semble plus être souhaitée par ton
roi.. P.
48. Ex-centurion
de la Xème Legio Gemina, Claudius a
servi en Ibérie. Lors de sa démobilisation, il a choisi de s'installer
au pays
des Consorani d'où son épouse était originaire. P.
123. -
Tu es une « Protectrice-de-la-Terre »,
semblent-ils lui dire. A toi nous pouvons apporter les nouvelles de
ceux que tu
aimes, là-bas, dans le Sud, dans la montagne. Ils vont bien.
D'ailleurs, nous
savons tous, comme toi, que ce sont également des protégés. Sous
l'influence
des évêques d'Ibérie, leur roi va changer de religion et il va y avoir
une
guerre, mais ils seront épargnés. -
Quel grand privilège m'est donné, de pouvoir parler aux
nuages ! Dites-moi ! Qu'adviendra-t-il d'eux après cette
guerre ? -
Ils survivront de part et d'autre des Pyrénées, entre
Consorani et Urgellia, et plus loin encore. P.
132. -
Ce que j'appelle parfois « nos facultés
instinctives », me poussent à croire que nos clans, où qu'ils
soient,
suivront la même évolution que ceux du royaume Goth d'Ibérie.
Lentement, mais
très lentement car nous restons quand-même des Goths-Sages, ils
s'allieront à
certaines familles gallo-romaines et franques, suivant l'exemple du
Loup-Sage
et de Silvia-la-Santone, voici déjà cent-vingt ans. ==================================================== Islam P.
146/147. Mais
d'autres, aveuglés par l'appât des richesses Et
le goût du pouvoir, font fi de toute sagesse Au
point de mépriser avec aveuglement Les
sabres de l'Islam et l'heure du châtiment. Sorti
avec l'Hégire des sables d'Arabie Nusayr a soumis l'Égypte et la Nubie Survolé
trois déserts et subjugué l'Espagne Et
son ombre maintenant plane sur nos montagnes. P.
155. Cependant,
dans l'esprit du Carolingien, se développe une
idée qui fera florès chez ses successeurs : Un minimum de prudence
s'impose. En effet, les visées d'al-Samh et de ses Berbères sur le Nord
des
Pyrénées en font peut-être des alliés de fait, mais en font également
des
concurrents de Charles. Ce n'est donc pas le meilleur moment pour
hérisser
inutilement les Goths-Sages. Laminés par l'Islam en Ibérie, ils ne
constituent
plus un obstacle inquiétant pour les Francs. Par contre, dans le cadre
d'une
coalition anti-franque avec l'Islam, leur action pourrait redevenir
gênante.
Mieux vaut donc les laisser en paix pour le moment. P.
160. it
peut-être même la volonté de l'émir. Mais à côté, il y a
eu l'application. Par exemple, pour pouvoir pratiquer notre culte, nous
devions
payer une capitation. Les Maures appellent ça la « djizya ». -
Et cette capitation était lourde ? -
Pour nous, elle l'était. Mais plus que le montant, c'est
le principe qui nous pesait. Et ce n'est pas tout. Outre la
« djizya », ceux qui comme nous, refusent de se convertir à
l'Islam
doivent encore payer un tribut supplémentaire appelé
« Kharadj ». P.
176. Fredericus
voit aussi Opas, l'évêque de Séville, qui
console ses compatriotes moribonds après les avoir trahis au profit
d'ibn-Nusair. Il
voit même le comte Casio qui s'est converti à l'Islam.
Il commence à collaborer au point de devenir bientôt la tige du
puissant clan
des Banu-Qasi ! . ==================================================== La
Grasse P.
285. (44) Valh Valhica, ou Navalias, ou Novalitio
sont les noms
anciens du site sur lequel sera construite la future abbaye de La
Grasse. ==================================================== Lampegia
- Lampégie P.
193. Tout
avait commencé il y a
environ deux ans avec la nouvelle du mariage de la belle Lampégie,
fille du duc
Eudes, avec le gouverneur berbère de Catalogne et Cerdagne, Othman ben
Abu
Neza. P.
205. La
victoire a choisi le camp des guerriers Francs. Le
premier d'entre tous, Martel le comprend. Il
fond sur les vaincus, Abd el Rahman tombe. Sur
la terre des Pictaves s'interrompt l'hécatombe. Le
cour de Lampégia peut distiller le miel, Elle
arrache son voile et remercie le ciel, Son
père depuis Toulouse impose le respect Et
son époux vengé peut reposer en paix. On
ne reverra pas la Dame d'Aquitaine. Moi
seul puis savoir qu'elle n'éprouve plus de haine. Le
soir, quand sur l'Orbiel paraît une Dame Blanche, Quand
l'âme de Brunehilde vers Tolède se penche, Des
pâtres de Cerdagne, sous les tours de Llivia, Aperçoivent
parfois l'ombre de Lampégia. Dans
le vain espoir de devenir
roitelets, Akhila et Opas ont donné Gibraltar en gage aux Berbères de
Tarik.
Puis Eudes-le-Pacifique a donné sa fille Lampégie en gage à
Munuza-l'honnête-homme. Voici maintenant que Mauronte-l'Ambitieux
s'apprête à
donner Avignon et Arles en gage à Yusuf-le-Belliqueux. Un seul point
positif :
Avignon, c'est loin du Couserans ! Il
n'empêche ! On imagine quel «
Tonnerrrrrre de Dieuuuuuu ! » aurait pu pousser Arn-Wulf, s'il avait
été de ce
monde. Loups P.
10. Comme tous les peuples, les Wisigoths ont commis
des
crimes. Que l'Histoire et la « Mémoire des Loups » retiennent
qu'ils
en ont commis plutôt moins que beaucoup d'autres ; en tous cas
moins que
ceux qui, uniquement pour des raisons religieuses, vont s'acharner à
leur
perte. P.
12. Neith-Wulf
revoit la fin du combat, alors qu'il sait déjà
que ses Loups sont vainqueurs. L'un des derniers pillards encore debout
le
prend pour cible. Il ne peut éviter le javelot. L'homme s'enfuit en
direction
des taillis. P.
38. -
Euric n'est pas Caïn et Caïn n'était pas entouré de Huns,
de Burgondes, de Vandales et de Francs prêts à tout pour venir étancher
leur
soif de conquêtes aux Pays des Eaux ! -
... C'est juste... Il semble également que ni Caïn ni Abel
n'aient eu la chance d'être entourés de vieux loups fidèles et avisés.
Finalement, je ne te confie aucun message pour Euric. Ainsi, tu restes
seul
juge de ce qui doit lui être rapporté. Une dernière chose, Neith-Wulf.
Si ton
service le permet, j'aimerai qu'avant ton départ tu retournes au bois
de la
Chagnée. Fais savoir que l'aménagement de l'hospice, dans la maison que
tu nous
as donnée, commencera aux premiers beaux jours. -
... -
Qu'as-tu, fils de Loup ? Tu deviens vert ! Une
blessure dans la région de l'âme, sans doute ! Il est vrai que ce
genre de
blessure fait souvent cet effet-là ! Bien ! Nous comprenons
tous que
tu aies hâte de terminer cette mission et de rejoindre les tiens. Nous
prierons
pour toi et ta famille. De votre côté, priez donc aussi pour l'âme de
votre
défunt roi Théodoric ! Je reconnais finalement que c'était un homme de
bon
conseil ! Je te souhaite bonne route, Neith-Wulf. ==================================================== Lugdunum P.
114. Cette
nuit, Landberga, « La
Protectrice-de-la-Terre », fera un terrible cauchemar. Dans la
cathédrale
de Saintes, l'évêque Palladius est en pleurs. Il invoque l'aide de son
prédécesseur, le juste, secourable et respecté Vivien. Lugdunum des
Convènes(28)
est en flamme. Des prêtres y sont massacrés devant les autels pendant
que les
Pères de l'Église envisagent déjà de sanctifier « le bon
roi »
Gunt-Ramn ! Gondobald,
prince infortuné, renié puis trahi, s'écroule la
tête écrasée par un morceau de roche. Par
la faute de quelques-uns, la malédiction des Neuf
Peuples s'étendra pour des siècles à tous les Francs. P.
118. -
Tu me disais que tu connaissais l'histoire du vieux retrouvé
mort, cet hiver, sur le chemin du Marsan. -
Oui. C'était l'un des nôtres. Il vivait à Lugdunum
Convenarum avant le drame de
Gondovald. Tous étaient en paix avec les Convènes et personnes ne
pouvait
s'imaginer qu'un carnage semblable à celui de du passage des Vandales,
en 408,
allait se reproduire. -
Qu'est-ce que j'ai eu peur ! Nous nous disions tous
que si Gontran repartait vers l'Est en passant par chez nous, nous
allions
subir le même sort. -
Il ne l'a pas fait. Lorsque Gontran a détruit Lugdunum,
le vieil homme était absent. C'est ce qui l'a sauvé. -
Il a eu de la chance. -
Non, Eolindis. Il n'a pas eu de chance. Il a retrouvé ses
enfants morts dans les ruines de sa maison. -
Et sa femme ? -
Il ne l'a jamais retrouvée. Il a quitté Lugdunum et s'est
mis à errer dans la région. Lorsqu'il est arrivé ici, il ne prenait
plus aucun
soin de lui, ne voyait ni n'entendait plus personne et mangeait ce
qu'il
trouvait ou ce qu'on lui offrait, ici et là. P.
147. (28) Lugdunum Convenarum, maintenant
Saint-Bertrand de
Comminges (Dpt. de la Haute-Garonne ; arrondissement de
Saint-Gaudens). La
ville a été totalement détruite en 585 par l'armée du roi Gontran de
Bourgogne
en raison de son soutien à Gondovald qui est lui-même assassiné. ==================================================== Mediolanum P.
15. Le
soleil est maintenant haut dans le ciel. Avant de
reprendre la direction du sud-ouest, vers Mediolanum des Santons(2),
Neith-Wulf a hésité un instant à faire demi-tour jusqu'à Varaizia(3)
qu'il venait de quitter lorsque les pillards l'ont attaqué. Ils ne s'en
trouvent encore qu'à quelques milles. Le
fanal d'Ebéon était presque en vue lorsqu'ils sont
sortis comme des démons du bois de la Chagnée. P.
16. Il
ne reste maintenant à Neith-Wulf et à sa troupe que six
milles environ à parcourir pour retrouver la sécurité des murs de
Mediolanum
Santonum. L'itinéraire
est simple. Seule la voie romaine depuis
Limonum(6), la civitas Pictavi, est suffisamment
carrossable
pour un tel charroi jusqu'à Mediolanum. P.
19. -
Il dit que même les vieux Loups ne peuvent prétendre
maîtriser tous leurs coups dans une mêlée semblable. Il dit aussi que
nous
serons à Mediolanum ce soir, chez l'évêque Vivien et que ce «Bibianus»
ne nous
aime pas beaucoup. Dans ces conditions, il dit qu'un peu d'humilité et
beaucoup
de repentir. Radh-Wulf
ne sait trop comment s'adresser à son oncle dont
il est cependant proche. Le repentir n'est pas la question ; mais...
l'humilité, par contre... P.
39. Renseignements
pris, les volontaires sont tous bien connus
de Radh-Wulf. Ils sont de Medolo Vico où ils étaient préposés à la
garde des
gisements d'argent, ainsi que des environs de Masta(12), de
Varaizia, et bien entendu, de Mediolanum elle-même. P.
46. (2) Mediolanum Santonum, l'actuelle ville de
Saintes (Charente
Maritime). P.
61. Silvia,
originaire de Mediolanum Santonum, répondait comme
la plupart de ses compatriotes à l'appellation générique de
« Santons », mais elle était de fait une pure Gallo-Romaine.
Elle
l'était non seulement par le sang qui coulait dans ses veines, mais
aussi par
sa culture. ==================================================== Mérens P.
238/239. Mais
pourquoi donc sont-ils accompagnés de son vieux
compère, l'abbé coadjuteur de Lizier ? Celui-ci, on le voit venir
de loin,
avec sa mule rousse comme tous les feux de l'enfer. Mais Fredericus ne
compte
plus ses interventions auprès de l'évêque en faveur des Loups. Tout
ça est quand-même bien étrange. -
Bonjour père, lui dit Silvia, en descendant de son
cheval, un Mérens noir et brillant qu'il lui avait offert pour son
mariage. P.
242. Son
arrivée avait eut l'effet d'une source de jouvence sur
Fredericus et Lucetia. Néanmoins, vieilles douleurs obligent, en
apprenant la
nouvelle le doyen avait immédiatement fait seller la petite haquenée
Mérens de
son épouse. Ses rhumatismes s'accommodaient mieux de l'amble que du
galop. Il
avait aussitôt pris le chemin de la Tête-Verte. P.
244. Automne
759. Silvia et son fils cadet Radulf parcourent à
cheval la belle colline qui, en direction du Sud-est, fait face au
Marsan.
Quatre milles romains environ séparent l'endroit de la Rivière de la
Chance.
Comme d'habitude, leurs deux petits Mérens ont avalé la distance en
moins d'un
quart d'heure. Il faut dire que la patronne du domaine est bien connue
pour une
habitude équestre très personnelle. Depuis son plus jeune âge, elle ne
connaît
qu'une allure : le galop ! . ==================================================== Montanhols P.
119. Nos
montagnes sont depuis toujours de véritables refuges.
Elles avaient même été fortifiées par les Légions romaines. Le
« Chemin
des Mules » sera vraiment difficile pour les prédateurs de tous
poils
aussi longtemps que les Montanhols y monteront la garde. Ils sont sans
faiblesse ni pitié, depuis toujours. et Landberga a rêvé que ça
durerait quinze
siècles. P.
122/123. -
Quoi qu'il en soit, reprend Arefastus, je persiste à
croire qu'Austria et nos vallées peuvent être relativement épargnées
par les
événements qui se préparent. Les chefs de familles sont en effet
d'accord sur
un point : Acceptons les ordres qui nous sont donnés. et
continuons à
faire ce que bon nous semble ! -
Il est vrai que nous ne sommes pas riches au point de
tenter les puissants. D'autre
part, nos montagnes sont hautes et l'accueil des
Montanhols y est frais pour les indésirables. Aussi longtemps que ces
trois
conditions seront réunies, les exigences des puissants en question
devront
rester mesurées. Le
Loup-de-la-Colère a confiance dans la sagesse de son
père et dans la protection de leurs montagnes, mais les aigles
eux-mêmes ne
sont pas éternels et ce jour-là, l'Aigle-qui-tient-ferme lui a semblé
bien las. P.
133. .
ils sont très éloignés de l'autorité du Franc Childebert
et de Brunehaut. Toulouse, pour sa part, ne s'intéresse à eux qu'à
travers
l'importance du « Chemin des Mules » et de leur proximité
avec
l'Ibérie ! Cet isolement marque le début officiel d'un
particularisme
ombrageux qui sera soigneusement entretenu par les descendants de
Neith-Wulf et
d'Eolindis avec tous les Montanhols des hautes vallées. ==================================================== Moras P.
227. Premier
scalde. Que
nul n'oublie plus l'origine des légendes. Fées
blondes et Hadets souhaitent qu'on les entende Comme
brunes Sarrasines et Moras andorranes Très
loin de nos montagnes, aux pays des Sultanes, Et
dans nos chères vallées jusqu'à la fin des temps. ==================================================== Narbonne P.
45. Au
Sud, en d'autres lieux, près d'un autre rivage Une
famille avance sur un lent attelage. C'est
la via Domitia. Le lourd chariot chemine. Des
enfants de Sarah, Judith, la benjamine, Aperçoit
la première la noire troupe en armes. Les
portes de Narbonne se troublent sous ses larmes. Ses
doigts, sur sa poitrine, écartent un mince voile Et
sa main se referme sur l'or d'une étoile. P.
106. L'Illustre
Fille venait de perdre sa fille et son gendre.
L'Espagne et Narbonne venaient de perdre leur roi. Né en même temps que
le
royaume d'Austrasie, à l'avènement de Thierry, le vieil homme avait à
cette
époque tout juste vingt ans. Il avait ensuite servi sous les sceptres
de
Théodebert et de Thibaud. Puis Sigebert avait régné sur le Pays des
Eaux. Tous
ces souverains descendaient directement de Clovis et de l'Illustre
Fille. P.
132. -
Que pense-t-on à Narbonne de la conversion du roi
Reccared ? A
l'heure où « Celle-qui-prend-soin-des Siens »
pose cette question, les Santons sont, de fait, les sujets de Gontran
de
Bourgogne. Depuis Tolède,
Reccared, le roi des Goths-Sages, règne sur Milo et la Septimanie. Quant
aux descendants couseranais de Neith-Wulf et
d'Eolindis, ils vivent sous le sceptre du Franc Childebert II, roi
d'Austrasie. -
Les conséquences seront différentes selon l'éloignement
des influences tolédane et franques. Pour vous, en Saintonge, elles
seront faibles.
Tes parents et toi, Leutberga, devrez continuer à dissimuler le respect
que
vous portez à vos grands anciens et à vos croyances. Avec le temps, la
religion
d'Arius va disparaître progressivement pour ne plus survivre que
subconsciemment. Obstinément occultée par le clergé, la tradition
wisigothique
disparaîtra des monastères du Nord des Pyrénées. P.
134. -
C'est également exact ; mais nous, Goths-Sages de la
Narbonnaise, voyons les choses d'un œil plus impartial donc, plus
réaliste.
Traditionnellement, nous vivons à Narbonne au contact d'une population
juive
nombreuse et active avec laquelle nous commerçons régulièrement. Cette
cohabitation avait atteint un point d'équilibre dont les deux parties
se
satisfaisaient et qui était profitable à tout le monde. Dans cette
affaire, les
Goths-Sages perdent leur rôle de puissance intermédiaire et neutre
entre Juifs
et non-juifs. P.
170. Une
aubaine pour le Franc qui garde ainsi les mains libres
pour soumettre les Neustriens, les Saxons, les Frisons ainsi que la
plupart des
païens et autres troublions nordistes qui prétendent faire des grimaces
à
l'Austrasie et à l'Église. De
surcroît, il faut noter que rien de tout cela ne déplaît
vraiment aux évêques catholiques. Ils n'ont jamais été fâchés de voir
les
hérétiques Wisigoths de Septimanie et d'Ibérie sous le joug, fut-il
islamique. Enfin,
par Milo et Sarah, Arn-Wulf sait que le Carolingien
manifeste un intérêt soutenu pour le Royaume Juif de Narbonne. Non !
Vraiment ! L'Aigle-Loup ne croit pas que
Charles soit un idiot ! ==================================================== Nornes P.
18. Curieusement,
les deux Loups allaient quitter la scène
tandis que s'accomplissait la montée en puissance des Goths Sages
d'Euric
autour du royaume de Toulouse, mais cela, seules les Nornes(7)
pouvaient le savoir. P.
23. « Le
Reflet » -
En ton sommeil, Neith-Wulf, je sens trop que t'agitent Les torrents d'émotions que tes
remords
suscitent. Des dieux Thor et Odin tu refuses
le
soutien Mais tu te gardes encore de la foi
des
chrétiens. Les Nornes te tourmentent. Tes
doutes
t'affaiblissent. Tu crains que devant Dieu tes
genoux ne
fléchissent ! -
Qui es-tu, compagnon, pour me dire qui je suis ? ... P.
28. -
Nous nous sommes fait plus de mal qu'une malédiction des
Nornes. -
Des Nornes ! Parce que tu crois à nouveau aux
Nornes? Moi, cette nuit, j'ai fait un rêve étrange. Une déesse, blonde
comme
nous, vêtue comme une femme du Nord et racontant des choses bizarres.
Un peu
comme le Reflet dont nous parlons quelquefois, mais en femme. . P.
40. Décidément,
les Nornes, car c'est ainsi que les Loups
nomment ces vieilles femmes en noir, ont infiniment de travail, là-bas,
sous le
Grand Arbre. Avec ces destinées qui vont plutôt qu'elles ne viennent,
comme les
étoiles s'éloignent les unes des autres, puis qui reviennent et se
croisent
avec d'autres destins, amis et ennemis, qui meurent et qui renaissent,
indissolublement liés les uns aux autres. Cependant, elles ne négligent
personne, ni les enfants des uns, ni ceux des autres. Elles
ont beaucoup de mérite, les vieilles femmes en noir,
près de leur source, dans l'univers magique d'Odin. Elles ont aussi
beaucoup de
chance : leurs innombrables enfants les quittent toujours, mais
elles ne
les perdent jamais, même dans le bois de la Chagnée.. ==================================================== Odin
P.
12. -
Que l'on dresse des croix sur leurs tombes et que l'on
fasse dire leurs prières. Quant au pillard renégat, qu'on le laisse
pourrir sur
place. Il servira de pâture aux corbeaux d'Odin ! L'inhumation
est terminée. Neith-Wulf refuse à nouveau les
bras qui se proposent pour le remettre en selle. Soudain,
il réalise que le Reflet est là. D'ailleurs,
« Le Reflet » est toujours là lors de
chaque événement important de la vie de Neith-Wulf. . P.
25. La
prière à peine terminée Eolindis s'est endormie et ce
fut l'immédiate et incroyable visite de Frigga ! La magie du
Reflet s'est
manifestée. Elle l'a vue dans son sommeil ! L'épouse d'Odin !
Elle-même ! Frigga lui a assuré que Neith-Wulf est sauf. Il
souffre
beaucoup mais n'a pas été appelé « au royaume des morts ». Eolindis se demande
encore pourquoi Frigga lui a dit « au royaume des Morts » et
non
« au Walhalla » ! Mais qu'importe ! Si le Dieu
d'Arius et
Frigga sont d'accord pour que Neith-Wulf reste sur la terre des hommes,
son
esprit, à elle, Eolindis, s'en trouve grandement rassuré. P.
40. A
l'heure où ils repartiront, dans une lointaine forêt de
Scandinavie, au pied du Grand Arbre de Vie, de vieilles femmes en noir
seront
déjà à l'œuvre. Elles
tissent le destin d'une princesse Burgonde,
Ragnahilde. Elles la veulent belle pour un des plus grands rois de son
époque,
Euric. On le surnomme déjà le « Mars de la Garonne ». Etonnamment,
elles
veillent aussi sur Antonin. Elles confortent son courage car avant de
devenir
saint, il lui reste beaucoup à faire, là-bas, dans le Rouergue. Il
devra, en
outre, accomplir un miracle : la guérison de l'infortunée
Ragnahilde «qui
fust attaincte et maculée de lèpre ». Thor et Odin n'en
prendront pas
ombrage. P.
42. « Illustre-au-Combat» Depuis
quelques années, une tribu venue des bords de la
Baltique se développe dans le delta du Rhin, le long de l'Ijssel. Ce
sont les
Francs Saliens. Comme les Goths Sages, ils sont fédérés de Rome. Comme
beaucoup
d'entre eux, ils révèrent Odin et Thor, mais à leur différence, ils
montrent un
intérêt plus soutenu pour le marteau de Thor que pour la poésie d'Odin. ==================================================== Port
d'Aula P.
273. La
nuit est maintenant bien noire. Le hilet retentit par
deux fois sur le Casteras et Landrada s'exclame :
« Enfin ! Les
voila ! Tout va bien ! ». De
fait, quelques minutes plus tard, arrivent Berenhardus
suivi d'Arefastus, son fils et du jeune Mir. Ils se sont retrouvés
juste en
dessous de Faup, sur la route du Port d'Aula. -
Vous devez être fourbus, dit Landrada en embrassant son
fils. Bonjour Mir. -
Bonjour, madame.. ==================================================== P.
103. Aussi
vite, aussi haut, que me portent mes ailes Je
vole des Pyrénées et leurs neiges éternelles Vers
l'Est et Barcelone où des fidèles m'attendent. Mais
en cent autres lieux, d'autres cours me demandent. Moi,
l'espoir des Goths Sages, l'Aigle mythique des Loups, Je
leur rends leur ardeur qui fait tant de jaloux. P.
137. Deux
jours se sont écoulés depuis le pèlerinage au Bois de
la Chagnée. Milo se prépare maintenant à repartir vers Narbonne ;
« Narbona l'Honrada » comme l'appelle
parfois Landberga, fille de Silvia, qui dans le vent des Pyrénées
couseranaises,
entend et voit toujours des choses que personne d'autre ne perçoit. P.
155. Bien
entendu, le Franc ne serait pas fâché de pouvoir
lâcher son armée sur l'Aquitaine en général et sur Narbonne en
particulier.
Mais, voilà ! Non seulement il doit toujours faire face à ses
problèmes du
Nord, mais le Sud reste pour lui un véritable sac à malice. La
tentation est évidemment grande de laisser les Maures
étriller ce qui reste des Wisigoths autour des Pyrénées ! Les
Wisigoths et
les Aquitains en général, d'ailleurs ! Tant que l'Église n'y
trouvera rien
à redire. Ça serait toujours ça de moins à faire ! Il sera
toujours temps
d'aviser si le duc Eudes d'Aquitaine, aplati par les Arabes, ceux-ci
s'approchent trop près de la Loire !... Cependant,
dans l'esprit du Carolingien, se développe une
idée qui fera florès chez ses successeurs : Un minimum de prudence
s'impose. En effet, les visées d'al-Samh et de ses Berbères sur le Nord
des
Pyrénées en font peut-être des alliés de fait, mais en font également
des concurrents
de Charles. P.
227. {Contexte historique et légendaire} Á partir du VIIIème siècle, l'occupation durable de certaines régions par les Maures et leurs innombrables raids au Nord des Pyrénées laisseront de multiples traces dans la culture populaire. Désormais, les « Encantados », fées brunes de poil et de peau, au regard noir, surnommées également « Sarrazinos », partageront l'imaginaire des populations de la Tête-Verte avec les blondes « Hados » à la peau blanche ainsi qu'avec leurs enfants blonds, les « Hadets » : les fils des fées. P.
237. Bien que Toulouse soit menacée sur trois côtés, je connais assez la situation de l'Aquitaine pour t'assurer que tu ne dois plus douter. Au Nord, la menace franque sur Lemonum, Mediolanum et Angolisma. Au Sud-ouest, les Sarrasins par Tudela et la Navarre. Au Sud-est, les mêmes, toujours installés à Narbonne. Mais au Sud, les Pyrénées restent difficilement franchissables. Quant au centre, pour varier, l'Aquitaine n'y a qu'un seul ennemi : elle-même, avec son inconstance fantaisiste et son indiscipline. ============================================ Radh-Wulf P.
11. Son
neveu Radh-Wulf est sauf. L'adolescent est resté
entouré et protégé par l'escorte qu'il n'a d'ailleurs pas manqué de
mettre en
danger par son désir d'apporter son aide inexpérimentée. Aussi
incroyable que
cela puisse être, cette escorte est encore au complet. Meurtrie,
sanglante,
dépenaillée, mais en selle et au complet. Quant au chargement de
lingots
d'argent, il est intact. Pas un seul ne manque. Décidément, Neith-Wulf est né coiffé !...
P.
43. Cet
après-midi, à la forge, Fredericus a donné le signal du
repos plus tôt que d'habitude. Ses fils, Radh-Wulf et Heitar, sont
venus le
prévenir de deux visites aussi imprévues que bienvenues : son
frère,
Neith-Wulf, et son ami Claudius, que l'on surnomme « le
Centurion ». Les
voici réunis autour de quelques pichets de ce vin que
le forgeron commande régulièrement à un marchand aquitain des environs
de
Beneharnum(15). P.
44. -
C'est un grand honneur pour nous tous. Euric offre sa
première épée à ton fils Radh-Wulf qui m'accompagnait au Bois de la
Chagnée et
que je félicite. Il te charge personnellement de la lui forger à ses
mesures et
selon tout ton art. Quant à toi, jeune Loup, je t'offre ton premier
cheval. Il
est né sur les bords de la Rivière de la Chance... Euric t'attendra
lors de la
prochaine assemblée de Mars.. P.
57. -
Je comprends ton inquiétude, ma reine. Mon neveu
Radh-Wulf dit que nous avons de la chance que les monarchies qui nous
entourent
et nous jalousent soient divisées au point de se haïr entre elles.
Contre toute
attente, nous, Goths réputés sages, sommes en train de leur apporter
sur un
plateau d'argent un motif d'union sacrée : l'intolérance
religieuse. P.
71. Invisible,
dans leurs pas, silencieusement, Je
marche près de Neith-Wulf, respectueusement. Il
repose sur un char, dans son grand manteau rouge. A
la moindre secousse, il me semble qu'il bouge, Qu'il
va se relever et qu'il va me parler. Mais
la longue colonne poursuit son défilé. Alaric
marche en tête et Radh-Wulf le suit. Une
ancienne chevauchée occupe son esprit. En
ce jour-là, Neith-Wulf, le frère de sa mère, Malgré
son corps meurtri et ses tourments amers, Ayant,
avec sa troupe, assuré la victoire, L'avait
ramené sauf et marqué sa mémoire.
==================================================== Radulf
P.
244. L'aîné
de ses fils, autre Radulf comme son grand-père le
Saragossain, est maintenant installé à Saxum, dans la maison léguée par
sa
grand-mère Maria. Automne
759. Silvia et son fils cadet Radulf parcourent à
cheval la belle colline qui, en direction du Sud-est, fait face au
Marsan.
Quatre milles romains environ séparent l'endroit de la Rivière de la
Chance. Comme
d'habitude, leurs deux petits Mérens ont avalé la distance en moins
d'un quart
d'heure. P.
248. Quoi
qu'il en soit, la venue du cavalier narbonnais a
relancé l'intérêt de Claudius et Radulf pour leurs anciens et leur
histoire.
Chaque membre du clan porte en lui ces deux notions comme une part de
fortune
non convertible en espèces sonnantes et trébuchantes, mais à coup sûr
inaliénable. P.
250. -
Je sais, Radulf ! Et dans de semblables
circonstances, chacun finit par se défier de l'autre et par le
considérer comme
un ennemi potentiel. -
Pendant ce temps, j'imagine mon grand-père Radulf et ma
grand-mère Adalgardis, silencieux pendant des heures, là-haut, sur la
Tête-Verte, lorsqu'ils repensent à leur Saruqusta, leur ville blanche. P.
259. Mais
il se trouve que le jeune Radulf poursuit une idée
bien arrêtée. -
On dit qu'un corps de Gascons qui avaient quelques
comptes à régler avec les Sarrasins depuis leur passage de 732 a
également
rejoint les Francs. -
C'est tout-à-fait exact. Pépin et Charles ont même dû
freiner leur ardeur. Ils entendaient attaquer immédiatement, dès leur
arrivée.
Ils disaient qu'il n'était pas nécessaire d'attendre le reste des
renforts. Ils
ont failli semer autant de désordre dans les plans de Pépin qu'ils en
ont semé
dans l'armée sarrasine. -
Pas de doute ! C'étaient bien des Gascons.. ==================================================== Rodrigue P. 143. Le royaume de
Tolède va bientôt devenir une immense arène. Incroyablement, la porte
du toril
en sera ouverte par les Wisigoths eux-mêmes. Les fils de Wittiza, et
principalement Akhila, contestent l'élection du roi Rodrigue au trône
de
Tolède. Ils déclenchent une nouvelle guerre civile. Avec l'aide d'Opas,
évêque
wisigoth de Séville, vraisemblable parent d'Akhila, puis avec celle de
Julian,
comte de Tarifa, ils décident de s'appuyer sur les arabo-berbères. Ils
leur
permettent de débarquer par ce qui sera bientôt le « djebel al
Tarik ». La suite est bien connue !... P.
144/145. Pour
la Septimanie, Akhila l'inconstant, A
compromis son sceptre et souillé sa couronne Par
une alliance que la trahison empoisonne. Avec
le comte Julian et Opas, le félon, Il
a livré Rodrigue aux griffes du dragon. Au
Sud, il a ouvert la porte d'Ibérie Au
conquérant Tarik et sa cavalerie. Mais
qu'est donc devenue la Sagesse des Goths ?... P.
280. Landberga
chante encore et l'Esprit d'Alaric Se
laisse emporter vers d'autres récits épiques. Le
voici qui survole de nouvelles montagnes, Celles
des Asturies où bientôt le rejoignent L'esprit
du roi Rodrigue et celui de Pélage. ==================================================== Sabots P.
227. Désormais, les « Encantados », fées
brunes de
poil et de peau, au regard noir, surnommées également
« Sarrazinos »,
partageront l'imaginaire des populations de la Tête-Verte avec les
blondes
« Hados » à la peau blanche ainsi qu'avec leurs enfants
blonds, les
« Hadets » : les fils des fées. L'influence des
Maures servira aussi de support à certaines légendes. C'est
vraisemblablement à
cette époque que naquit celle des sabots de la vallée de Bethmale. P.
239. Ses
plus proches amis mais ils surent bientôt Que
Darnert ne sculptait qu'une paire de sabots. Son
travail continuait et sans cesse il creusait, Découpait,
façonnait, taillait et polissait Tant
et si bien qu'enfin finirent par apparaître Les
plus étranges sabots qu'un pâtre ait pu voir naître. Leurs
pointes étaient si hautes, si fines et acérées Qu'à
des croissants de lune elles furent comparées. Puis
un beau soir d'été, sur le lac de Bethmale Montèrent
des cris sauvages, des plaintes animales. ==================================================== Saint-Girons. P.
47. Le chemin des Mules est une voie probablement
crée par les
Ibères ou les Volsques, et qui fut naturellement utilisée par les
Romains. Elle
reliait Toulouse à Saint-Girons et remontait, dit-on, jusqu'au Port de
Salau. ==================================================== Saintes. P.
10. Lorsque
commence ce récit, l'évêque Bibianus, futur
Saint-Vivien, occupe le siège épiscopal de Saintes. Nous dirions
maintenant
qu'il a été le « meilleur ennemi » du roi wisigoth Théodoric
récemment décédé. Un respect réciproque semble avoir animé les deux
hommes. P. 46. (2) Mediolanum Santonum, l'actuelle ville de
Saintes
(Charente Maritime). P.
96. (23) En 494 (avec un doute sur la précision de
la date),
Clovis lança un raid sur Poitiers et Saintes. Alaric eut alors le temps
de
déployer ses troupes de telle sorte que Clovis préféra se retirer sans
combattre. P.
114. Cette
nuit, Landberga, « La
Protectrice-de-la-Terre », fera un terrible cauchemar. Dans la
cathédrale
de Saintes, l'évêque Palladius est en pleurs. Il invoque l'aide de son
prédécesseur, le juste, secourable et respecté Vivien.. P.
125. ... Du cercle des
invités au banquet des élus. Sur
la voie du retour, à l'approche de Saintes, Presque
à portée de voix des gardes sur l'enceinte, Futur
faubourg des Dames, sur la via d'Agrippa, Redressant
les oreilles, sa mule marque le pas. Et
Pallade s'arrête pour observer les lieux Où
il reposera, apaisé et heureux... ==================================================== P.
19. La
puissance de Rome s'étiole et l'intuition de Neith-Wulf
lui souffle qu'un Romulus l'ayant vue naître, un autre Romulus la verra
bientôt
disparaître. En
cette fin de décennie, de la Saintonge aux Pyrénées, il
est difficile de faire régner la paix romaine. Pourtant, depuis près de
cinquante ans, ces pays ont été officiellement confiés par Rome à la
garde du
roi Wallia, de glorieuse mémoire. P.
20. D'autre
part, il connaît bien Euric. Il ne faudra pas jeter
beaucoup d'huile sur le feu pour que le roi fasse observer à Vivien que
dans
cette affaire, ses hérétiques barbares, à lui, roi Euric, avaient
débarrassé
l'évêché de Saintonge d'une bonne centaine de pilleurs d'églises,
massacreurs
de chrétiens et autres égorgeurs de grands chemins ! . P.
21 . Il
règne en ce moment sur la prée un temps d'arrière-saison
d'une douceur et d'une luminosité exceptionnelles ; de cette
lumière qui
avait fait dire au grand Ausone lui-même que le ciel de Saintonge était
l'un
des plus lumineux de la terre. P.
36. Pour
tout dire, Neith-Wulf est maintenant moins à l'aise.
Dans leur intérêt et dans celui de l'Église, l'évêque, le clergé et le
peuple
de Saintonge préféreront à coup sûr la coexistence avec un pouvoir
catholique
faible dirigé depuis Rome ou ailleurs, qu'avec un roi Euric fort,
dirigeant ses
Etats depuis la proche Tolosa. Un pouvoir homéen de surcroît ! . P.
68. Mais
les miens survivront. Gardiens
de l'Aquitaine, ils y résisteront, Et
lorsqu'après des siècles on aura oublié Qu'ils
restèrent fidèles au serment qui les liait, Du
pays des Ruthènes aux bords de la Garonne Des
bruyères de Saintonge aux portes de Narbonne Des
hommes de notre sang perpétueront toujours La
mémoire des Goths-Sages dont ce fut le séjour. P.
79. Certaines
fautes graves jamais ne se pardonnent. Leurs
conséquences funestes dans les siècles résonnent. Chez
les Loups, pour lesquels une parole donnée, Quel
qu'en soit le motif, ne peut être profanée, On
comprend que le roi vient de se faire duper. C'est
ainsi que Clovis cherche à réoccuper La
radieuse Saintonge et la terre des Pictaves Car
il croit que les goths n'y sont plus assez braves. Les
moines de Rémy prennent aussi le relais Ils
parcourent sans cesse les cours et les palais Et
déguisent ce qui n'est qu'une grande maladresse En
basse trahison et aveu de faiblesse... ==================================================== Salau P.
47. (14) Le Saltus Alto c'est le « défilé
haut ». Il
s'agit ici du Port de Salau, dans la haute vallée du Salat, Dpt. de
l'Ariège. P.
69. Pour
la première fois depuis son installation au pays des
Consorani, Neith-Wulf se prépare à franchir le port sans avoir rendu
visite à
ses cousins installés sur les riches estives de la Tête Verte. Là-haut,
dans un
paysage qui émerveille tous ceux qui le contemplent, ils assurent en
même temps
la garde des accès aux ports de Salau et d'Aula. ==================================================== Saltus P.
42. L'ombre
s'étend sur la vallée du Salat. Là-haut, sur les
cimes, un dernier rayon de soleil colore encore le mont Rouch. Dans la
descente
du Saltus Alto, sur le « chemin des Mules »(14),
les
voyageurs attardés se hâtent vers les refuges. P.
161. D'abord,
resteront tous ceux qui, comme ici, ont pu se
retrancher dans les montagnes des Asturies, d'Aragon et de certains
secteurs de
la Catalogne. Ceux-là poursuivent la lutte, et la Mémoire des Loups
conservera
d'eux un souvenir sans faille. Resteront aussi tous les chrétiens qui
endurent
le joug mais conservent la foi. Nous les appelons « les
Mozarabes ».
Nous connaissons mal leur capacité de résistance, mais il nous
appartiendra, le
moment venu, de repasser le Saltus Alto pour les aider à retrouver la
liberté.
Resteront enfin tous ceux qui, par intérêt, se seront convertis et
ralliés aux
vainqueurs. P.
215. Nous
sommes entre 733 et 735. C'est l'époque où Charles
Martel confie ses premières responsabilités à son fils Pépin. Les
« Anales
de Aragón » de Zurita, signalent l'entrée en Espagne de neuf
barons venus
de France « contra los moros ». Ils sont commandés par Oger
Golant,
gouverneur de Guyenne et seigneur d'un château nommé Catalón, ce qui
justifie
son surnom d'Oger Catalón. Ils entrent en Espagne, au nombre de
vingt-cinq
mille, par les vallées d'Aran et d'Aneu, c'est-à-dire, pour cette
dernière, via
le Saltus Alto ou Port de Salau. P.
216. Mais
ils sont si nombreux et tellement armés Que
de plus téméraires s'en seraient alarmés. Voici
quatre heures au moins que sans interruption Des
milliers de soldats poursuivent l'ascension Et
jamais Montanhol, au dire des plus anciens, N'avait
vu sur ses monts autant de Languedociens. Les
premiers sont déjà sur le Saltus Alto Que
toujours il en vient au pied du vieux château. Sous
les yeux éternels de Silvia-la-Santone Défilent
ceux de Moncade et d'Oger Catalón Mais
pourquoi tous ces hommes montent-ils en silence. ==================================================== Santons P.
15. Cette
mission est triple. D'abord, et c'est de loin le plus
important, établir un rapport sérieux sur les réactions des Pictavi et
des
Santons à l'égard de la religion d'Arius. Euric prétend la promouvoir.
Il pense
que l'arianisme doit être le ciment des peuples composant son royaume. p.
21. La
cité des Santons est florissante. Le commerce y est
dynamique. Les vins s'y négocient bien et la construction de l'église,
conduite
par Vivien avec l'approbation de l'empereur et son probable soutien
financier,
entretient une activité propice à l'économie de la ville. La paix
sociale règne
entre les Goths Sages et les Santons. P.
32. Vivien
le conduit vers un groupe de Santons qui se tient à
l'écart et qu'il pense appartenir à la maison de l'évêque. -
Voici les parents du vieil homme mort avec sa fille et
son petit-fils au bois de la Chagnée! Neith-Wulf
regarde ces gens qui l'observent et ne sait quoi
leur dire. Il sent qu'il doit parler, expliquer, tenter de se faire
pardonner,
mais il reste muet. Dans
le silence religieux qui règne sur la grande salle de
l'évêché, il est évidemment le seul à entendre le tumulte d'une
bataille, les
hurlements de rage et d'agonie, le galop des chevaux et le fracas des
armes. Il
entend aussi le cri, mais qui ne résonne plus en ces
lieux que comme une prière : -
Attende Domine. P.37. -
Tu dois comprendre que le pays des Santons soutiendra
toujours la légalité. Nous resterons fidèles à l'empereur et à ses
représentants légitimes. Outre
qu'Euric reste, pour le moment au moins, le
représentant légal de Rome, Neith-Wulf réalise instantanément que ce
n'est plus
la voix de la religion qui élève les âmes qui vient de se manifester,
mais
celle de la religion d'Etat. Pire ! A partir de cette prise de
position,
la religion de Vivien risque de ne plus être un outil de gouvernement
au
service de l'Etat ; c'est l'Etat lui-même qui peut devenir un
instrument
entre les mains de l'Église de Vivien ! La menace est claire. P.
45. Troisième
scalde. Dans
l'arène des Santons quand monte la clameur Qui
marque la victoire du meilleur gladiateur, Rufus
salue Mithra et Dacus, Zalmoxès. Les
deux seront sauvés malgré le dieu Hadès. ==================================================== Saragosse P.
45 Cinquième
Scalde A
la gloire de son trône, un grand roi m'associe. Pour
cet honneur insigne, dont je le remercie, Je
lui dédie mes vers et mets à son service, Faisant
chanter les mots, ma verve créatrice. Il
inspire le fond, je lui offre la forme Et
je permets qu'ainsi ma lyre le transforme. Pampelune,
Saragosse célèbrent ses victoires. P.
157/158. Il
est clair qu'il ne connaît pas encore suffisamment cette
montagne. Maintenant sa deuxième mule souffre. Le groupe de Radh-Wulf
ne vit
dans le Haut-Salat que depuis peu. Quelques
personnes avec armes et bagages ; peu de
bagages, d'ailleurs. Ils
viennent de Saragosse où leurs ancêtres étaient arrivés
dans le sillage de l'armée du roi Euric en 466. Depuis, ils avaient eu
le temps
de devenir des Saragossains. Malheureusement, entre temps, la ville est
devenue
la « Medina Albaida Saraqusta ». Autant dire que la vie y est
devenue
difficile pour les Goths. ==================================================== Saraqusta P.
163. -
Aie courage, amie. Je vois que tout ça est trop pénible
pour toi. La vie que tu menais dans ta maison de Saraqusta est trop
différente
de celle que tu découvres dans notre montagne. Je te promets qu'avec
notre
aide, le Casteras sera restauré avant les fêtes de la Nativité de Notre
Seigneur. Vous y serez en sûreté et au chaud. Vous êtes maintenant les
plus
proches voisins de notre hameau, et il ne neigera pas tous les jours.
Nous nous
verrons quand tu le voudras. Je suis sûre que vous allez dominer très
vite vos
difficultés actuelles. La
citadine ne répond pas, mais Landrada peut lire dans ses
yeux les énormes doutes qui l'assaillent. P.
172/173. -
Je me nomme Arefastus, et voici mon neveu Berenhardus. Nous
venons de Carcassonne, mais auparavant, nous vivions dans la région de
Cesar
Augusta. La
femme note, sans le souligner, que pour les vagabonds,
Saraqusta est restée Cesar Augusta. Elle note également la latinisation
de leur
nom. ==================================================== Seix P.
214. (36) Le nom de Seix (canton d'Oust) est
probablement dérivé
du latin Saxum signifiant « rocher ». D'autres disent :
Dérivé
de « Aquae sicae », signifiant eaux desséchées, ou de
« Aquae
sextiae » évoquant les six ruisseaux qui s'y rejoignent. Au cours
des
âges, on retrouve la ville sous les noms de Sais (vieil Occitan), ou
Asseix
(1340), Seys (1345), Asexium (1383), Assexio (Terrier de Seix, autour
de 1535) ==================================================== Théodoric P.
86. -
Et Théodoric ? Il est quand même le père de la reine
et le grand-père d'Amalaric. -
Il est notre allié le plus sûr et le plus puissant.
Malheureusement, l'Église catholique, les Francs et leurs associés
d'Orient y
ont déjà pensé. Les Orientaux l'attaquent sur Ravenne pour retarder son
aide à
Alaric. Théodoric a conseillé au roi de temporiser en attendant qu'il
puisse
régler leur compte aux Byzantins, mais je ne suis pas sûr qu'Alaric
accepte le
conseil ; ni même qu'il ait le choix. P.
131. -
Mais alors, depuis plus de 120 ans, vous conservez encore
les souvenirs de Neith-Wulf, du premier Loup-Sage et du premier Milo,
de
Silvia-la-Santone... enfin... de tous les événements communs à nos deux
familles? -
Oui. Tout le monde n'a pas comme ancêtres des gardes de
Théodoric et d'Euric. Ces souvenirs, nous les conservons précieusement,
comme
ils le sont ici, ou à Consoranis, du Nord au Sud du Pays des Eaux,
partout où
les nôtres ont fait souche. ... P.
139. -
Ils les entendront, Neith-Wulf. Crois-moi ! Comme je
te le disais, ils les entendront grâce au souvenir qu'ils auront laissé
dans la
mémoire du clan ; grâce au souvenir laissé par le bouillant
Bibianus,
l'ami du roi Théodoric ; ils les entendront aussi à chaque fois
qu'ils se
baisseront pour ramasser la charge d'un camarade qui tombe. Ils les
entendront
encore dans quinze siècles, à chaque fois que leur bras levé sur un
innocent ne
redescendra que pour lui tendre la main. ==================================================== Toulouse. P.
205. La
victoire a choisi le camp des guerriers Francs. Le
premier d'entre tous, Martel le comprend. Il
fond sur les vaincus, Abd el Rahman tombe. Sur
la terre des Pictaves s'interrompt l'hécatombe. Le
cour de Lampégia peut distiller le miel, Elle
arrache son voile et remercie le ciel, Son
père depuis Toulouse impose le respect Et
son époux vengé peut reposer en paix. On
ne reverra pas la Dame d'Aquitaine. Moi
seul puis savoir qu'elle n'éprouve plus de haine. Le
soir, quand sur l'Orbiel paraît une Dame Blanche, Quand
l'âme de Brunehilde vers Tolède se penche, Des
pâtres de Cerdagne, sous les tours de Llivia, Aperçoivent
parfois l'ombre de Lampégia... P.
224. Mais
Heimdallr, même oublié, n'abandonne pas les siens et
l'invisible Reflet guidera bientôt sur la route de Toulouse le
troisième garde
issu du domaine de la Rivière Heureuse. P.
236/237. L'idée
que deux cent cinquante ans auparavant, les membres
du clan de la Rivière de la Chance aient pu recueillir leurs
informations au
sein même du conseil des rois Balthes de Toulouse n'effleure même plus
Fredericus ni Claudius. Il y a beau temps que les Loups sont éloignés
de la
cour toulousaine. Parallèlement,
ils n'ont pas non plus conscience qu'une
réponse de Claudius sur ce point puisse être inspirée par un savoir
inné, venu
du fond des âges, et auquel la fréquentation de la dite cour est
totalement
étrangère. Et pourtant. ==================================================== Royaume
wisigoth de Toulouse P.
233. Depuis
la chute du royaume wisigoth de Toulouse, les trêves
qui ont soulagé les populations du Pays des Eaux ont été rares. Aujourd'hui,
Hunald, représente un peu de la légitimité
mérovingienne qui se dresse contre les Pipinides usurpateurs. Claudius,
descendant du premier Loup-Sage et de
Silvia-la-Santone, voudrait tant que Bibianus et Pallade réalisent un
nouveau
miracle : celui du retour à la paix sur leur diocèse. Malheureusement,
lorsque les deux cavaliers quitteront les
bords de la Charente pour retrouver la Rivière de la Chance, la
dernière
accalmie en date, celle due à la brève entente entre le Martel et Eudes
d'Aquitaine, aura vécu.
==================================================== Valh
Valhica P.
266. Donc
tu peux dès maintenant te rendre à Narbonne. Tu y
demanderas Australdus. C'est le chef de la garnison militaire de la
ville. Il
te recevra sans difficulté et te fera conduire jusqu'à un endroit nommé
Valh
Valhica (44), ou Navalias. D'autres l'appellent Novalitio,
si bien
que je ne sais plus exactement. C'est sur les bords d'un petit torrent
nommé l'Orobio. En
cet endroit, les Francs ont fondé un monastère dont nous
savons qu'il deviendra sûrement très important. P.
280. Le
roi comprend enfin ce que le chant raconte. -
Radulf, votre fidèle est digne de ses aïeux. Il garde Valh-Valhica sur le cours
de
l'Orbieu Et aura attendu
deux-cent-cinquante-cinq
ans Pour voir se dessiner la paix avec
les
Francs. Alaric
est heureux. Radulf a bien agi. P.
285. (44) Valh Valhica, ou Navalias, ou Novalitio
sont les noms
anciens du site sur lequel sera construite la future abbaye de La
Grasse. ==================================================== Valier P.
247. Les
années passant, les liens entre le clan des Loups et
ses cousins Narbonnais se sont peu à peu distendus. Un peu comme ceux
qui les
relient à Mediolanum des Santons. Ils se réduisent à quelques histoires
que
l'on conte parfois, le soir, à la veillée, lorsqu'il neige sur le
Valier et sur
le Rouch.. ==================================================== Vascons P.
20. -
On dit qu'Euric n'affichera pas la même tolérance
religieuse que Théodoric. Ça ne facilitera pas nos rapports avec les
peuples
d'Aquitaine. En tout cas pas avec les Neuf Peuples(8), et
surtout
pas avec les Vascons d'Ibérie. Le
vieux loup comprend que son jeune louveteau de neveu se montre
encore une fois plus avisé qu'on pourrait l'attendre d'un adolescent de
son
âge. P.
209. -
Sans doute ne croyait-il pas que le mariage de sa fille
et son alliance avec Munuza aient été des erreurs, plaide Fredericus. -
Oui. C'est possible. L'enfer est pavé de bonnes
intentions. -
Vous savez, Arn-Wulf, chez les Vascons et jusqu'en
Saintonge, Eudes jouit d'une bonne réputation. Il est fils d'un Loup de
Vasconha(33). -
Celui-là était bien en honneur chez mes parents, ajoute
Lucetia. Nous l'appelions alors Otxo(34).
Certains disent qu'il était Franc, mais nous savons bien, nous, qu'il
était
Vascon, quoique sa mère fut franque.. P.
235. C'est
simple : elles ne trouvaient même plus le temps
de guerroyer entre elles ! On conviendra, dès lors, que les Francs
et les
Sarrasins portent la responsabilité d'une atteinte intolérable à leurs
libertés
fondamentales, celles de se taper très fort sur la tête entre habitants
du
Pays-des-Eaux. A tout seigneur, tout honneur, les Vascons furent les
premiers à
en prendre ombrage. Ils adoptèrent d'emblée la mesure la plus efficace
qui soit
en acceptant de se battre aux côtés des Aquitains. On peut dire qu'ils
constituent maintenant le noyau dur des troupes du duc Hunald. Ils lui
fournissent ses plus solides éléments. P.
237. Mais
au Sud, les Pyrénées restent difficilement
franchissables. Quant au centre, pour varier, l'Aquitaine n'y a qu'un
seul
ennemi : elle-même, avec son inconstance fantaisiste et son
indiscipline. -
Cà, nous ferons avec. Nous commençons à avoir l'habitude. -
Dans tout cela, l'élément le plus réconfortant, c'est que
pour le moment, les Vascons se battent aux côtés d'Hunald. Ils
constituent même
ses troupes les plus efficaces. Notre devoir est de les rejoindre et de
nous
battre avec eux sur le front de l'Est, c'est-à-dire la Septimanie, et
sur celui
du Sud-ouest, c'est-à-dire la Navarre. Le front du Nord est désormais
trop loin
pour nous.. Vénérand P.
16. Aux
temps de sa jeunesse, lorsque Neith-Wulf fréquentait
cet endroit, il faisait parfois un agréable détour vers les sources qui
alimentent l'aqueduc de Mediolanum. Les dieux avaient d'ores et déjà
décidé que
le futur les nommerait « Vénérand », mais le
Loup-de-la-Colère ne
peut pas encore le savoir. En ses vertes années, appréciait-il à leur
juste
valeur la douceur du ciel de Saintonge, ou le reflet de l'arc de
Germanicus se
mêlant à celui d'une gabarre, dans l'eau de la Charente ?
Wisigoths
P.
9. Plus précisément, cette histoire commence en
l'an 466. Le
peuple wisigoth est installé en Aquitaine. Il gouverne entre Loire et
Pyrénées.
Originaires de l'Östergötland et de l'île de Gotland, ils n'ont atteint
la côte
atlantique qu'au terme d'une errance de 4 siècles au cours de laquelle
ils ont
traversé l'Europe depuis la Vistule jusqu'à la Mer Noire, puis du
Dniepr
jusqu'au Guadalquivir. Contrairement aux clichés imposés par leurs
détracteurs
successifs, ils ne gouvernent pas par droit de conquête. Leur présence
résulte
d'un traité officiel, ou « fodus », signé avec Rome en l'an
418. Aux
termes de cet accord, les Wisigoths sont chargés de la défense et de
l'administration de l'Aquitania, c'est-à-dire du « Pays des
Eaux ». P.
19. En
cette fin de décennie, de la Saintonge aux Pyrénées, il
est difficile de faire régner la paix romaine. Pourtant, depuis près de
cinquante ans, ces pays ont été officiellement confiés par Rome à la
garde du
roi Wallia, de glorieuse mémoire. Avec
l'effondrement du limes romain qui défendait l'Empire,
des éléments incontrôlables ne cessent de s'infiltrer partout,
jusqu'aux terres
des Ibères. Ni Francs, ni Burgondes, ni Wisigoths, par ailleurs tous
très
absorbés par leurs rivalités, ne sont en mesure de les repousser. P.
21. Néanmoins,
sur les rives de l'antique Carantha(9), la population bénéficie de deux atouts
précieux.
D'abord, l'éloignement du pouvoir. Rome a délégué le sien à ses fédérés
Wisigoths qui se révèlent bons administrateurs. P.
46. (5) Taïfales, peuple venu des régions Pontiques,
cousins
des Wisigoths. On pense que certains se sont installés à Tiffauges, en
Poitou. P.
53. A
la fin du Vème siècle, les Wisigoths n'avaient
encore jamais connu une telle puissance. Euric, en dépit de ses grandes
qualités, va cependant commettre une erreur politique dont ils ne se
remettront
jamais : il va chercher à imposer l'arianisme comme religion
d'État. Cette
tentative, en contradiction avec la relative liberté religieuse
traditionnellement accordée par Rome, sera mal acceptée par les
populations très
romanisées du Sud gallo-romain. ==================================================== Wulfila P.
22. Pendant
leur long périple vers le Sud, une nouvelle
religion est née en Alexandrie. Elle est remontée vers le Nord. Quelque
part
entre Grèce et Ukraine, le Dieu d'Arius a rencontré Odin. Les
Goths font la connaissance de Wulfila, « Le
Louveteau grec de Cappadoce » ! Ce louveteau est le messager
d'Arius. En
vérité, l'influence d'Arius et de Wulfila n'occulte pas
encore de manière significative les croyances ancestrales toujours bien
vivantes dans l'esprit des Goths Sages. P.
90. Ils
tirent derrière eux trois chevaux à la longe. Trois
selles vides auxquelles sont attachées trois épées et trois boucliers.
Le clan
n'a pas démérité. Le
fils aîné du Loup-Sage et de Silvia, Arn-Wulf,
Neith-Wulf, leur benjamin, et leur cousin Adaleus, fils d'Eolindis, ne
reviendront pas. Dans de telles
circonstances le Dieu des chrétiens redevient une valeur d'anciens.
Silvia et
les autres femmes sont en prières dans la petite chapelle du clan. À
vrai dire,
elles ne croient plus à la participation des disparus au banquet
d'Odin. Alors
elles prient Dieu. Pour certaines, Il est un peu devenu celui d'Arius
et de
Wulfila ; pour d'autres, celui de Clotilde. Mais toutes prient
pour que
les absents soient accueillis en son paradis, car là, réside un nouvel
espoir
de les retrouver un jour. O§O§O§O
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